Il y a encore 8 000 ans, la plupart des habitants de l'Europe étaient noirs, affirme le magazine Science News citant un rapport présenté à la 84e Conférence de l'Association de l'anthropologie physique des États-Unis.
Les chercheurs ont étudié les gènes qui avaient survécu à la plus forte sélection naturelle des dernières 8 000 années. En comparant ceux des Européens anciens et modernes (des participants du projet "1000 génomes"), Iain Mathieson de Harvard a identifié cinq "recordmen": il s'est avéré qu'il s'agissait des gènes associés à la couleur de la peau et à l'alimentation.
Cependant dans le Nord de l'Europe, où il y avait très peu de lumière naturelle, il y a déjà 7 700 ans les Européens avaient non seulement les gènes SLC24A5 et SLC45A2, mais aussi le troisième gène (HERC2/OCA2) associé aux yeux bleus et éventuellement à la peau blanche et aux cheveux clairs. Ceci est démontré par les données des sept chasseurs-cueilleurs dont les os ont été découverts dans le Sud de la Suède (Motala).
Ce sont les agriculteurs néolithiques du Moyen-Orient qui ont définitivement apporté la peau blanche en Europe — se mêlant avec les indigènes, ils ont répandu le gène SLC24A5 en Europe centrale et méridionale.
Les anthropologues ont confirmé le fait, connu auparavant, qu'il y a 8 000 ans les chasseurs-cueilleurs européens ne pouvaient pas digérer le lait de vache. Les migrants néolithiques étaient également privés de cette capacité — tant les agriculteurs du Moyen-Orient (il y a 7 800 ans), que les éleveurs de la culture Yamna (venus des steppes orientales il y a 4 800 ans). Ils ne disposaient en effet pas du gène de tolérance au lactose LCT. Ce gène s'est répandu en Europe il y a seulement 4 300 ans, à l'âge de bronze.
Début mars 2015, les auteurs du rapport ont publié dans le magazine Nature les données de l'analyse ADN de 83 Européens anciens. À leur avis, la population de cette partie du monde s'est formée suite à la fusion de trois groupes d'agriculteurs et de chasseurs-cueilleurs venus à des moments différents.