La conscience américaine repose sur la ferme conviction d’avoir derrière soi un Etat qui, en cas malheur, se lancera à leur recherche au prix de leur vie, comme dans "Il faut sauver le Soldat Ryan", écrit vendredi le journal russe Rossiïskaïa Gazeta.
Toutefois, la réalité est tout autre. Fin mars au Yémen, les rebelles houthis ont pris le principal port du pays, Aden, et forcé le président à prendre la fuite. Des frappes de la coalition arabes ont suivi, privant selon l’Onu environ 16.000 étrangers de toute possibilité de quitter le pays.
Parmi eux, bon nombre d’Américains convaincus que les groupes aériens à la "bannière étoilée" viendraient à leur rescousse. Toutefois, leurs espoirs se sont brisés contre l’indifférence de leurs propres dirigeants.
Selon la porte-parole du Département d'Etat américain, Marie Harf, il n’y a aucun plan visant à évacuer qui que ce soit, car "nous diffusons des avertissements depuis dix ans appelant à ne pas aller au Yémen". Et ceux qui ont enfreint l’avertissement n’ont qu’à se débrouiller eux-mêmes.
Au final, indique le journal russe, deux organisations de musulmans américains ont d’ores et déjà porté plainte contre le Département d’Etat et le Pentagone, exigeant que les autorités soient tenues pour responsables du refus d’aider les citoyens US bloqués au Yémen.
Une coalition arabo-sunnite, dirigée par l'Arabie saoudite, a lancé le 26 mars dernier une opération militaire baptisée Tempête de fermeté pour contrer l'avancée des rebelles houthis, liés à l'Iran, et alliés à des militaires restés fidèles à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh.
Le weekend dernier, le navire des forces navales russes Priazovié a emmené du Yémen 308 personnes, dont 159 Yéménites, 45 Russes, 18 Américains et 14 Ukrainiens. La porte-parole du département d'Etat américain a remercié la Russie d'avoir évacué des ressortissants US du Yémen, en proie à de violents combats.