Selon lui, la cause en est que la Maison Blanche, le département d'Etat et l'Otan persistent à nier le fait que les divergences entre Moscou et Kiev au sujet d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne ont dégénéré en guerre civile dans le Donbass.
Washington "ne parle que de l'invasion russe. Il s'agit d'une méconnaissance totale non seulement de l'histoire, mais aussi de tout ce qui se passe en Ukraine", constate l'analyste.
D'après lui, l'accord de Minsk 2 a de facto été saboté par Kiev, Washington et Bruxelles qui ont visiblement intérêt à provoquer une confrontation militaire avec Moscou.
"Les Etats-Unis estiment que la crise résulte de la politique de Poutine qui cherche à occuper ou à déstabiliser l'Ukraine, et qu'il s'agit là d'un premier pas visant à rétablir le contrôle russe sur l'Europe de l'Est. C'est une thèse absurde, qui manque totalement de cohérence et qui n'a rien à voir avec la réalité. C'est la dernière chose que souhaite Poutine", affirme l'historien.
Selon lui, la confrontation avec la Russie suite au conflit en Ukraine porte atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis, car elle prive ces derniers d'un partenaire fiable.
Parmi ces domaines, le professeur de l'Université de Princeton cite le nucléaire iranien.
"La Russie revêt une importance vitale en la matière […] mais la patience russe a des limites", affirme M. Cohen, soulignant que le comportement agressif de Washington à l'égard de Moscou sape les fondements de la coopération au point de pousser la Russie dans les bras de l'Iran.
"Et ceci ne tarderait pas à mettre en danger la sécurité des Etats-Unis", conclut l'analyste.