Face aux journalistes le 31 mars, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov était très optimiste: "On peut déjà affirmer avec une grande certitude que des accords fondamentaux ont été trouvés entre les ministres, sur les aspects clés permettant de régler définitivement ce problème, et j'espère que d'ici quelques heures ces accords seront mis sur le papier".
Les autres participants à la réunion — les représentants des ministères des Affaires étrangères des Six et de l'Iran — étaient tout aussi optimistes. Les ministres affirmaient alors qu'il ne restait plus qu'à régler certains détails techniques au niveau des experts. Cependant, les négociations n'étaient toujours pas terminées hier soir quand les ministres russe, chinois et français ont quitté Lausanne.
La BBC, se référant à ses sources, affirme que les USA veulent que l'accord inclue un mécanisme permettant de rétablir les sanctions si l'Iran ne tenait pas ses engagements. Cela pourrait rassurer Israël, qui prend avec très grande méfiance toute concession au profit de Téhéran relative à son programme nucléaire. Il est particulièrement important pour Barack Obama de faire preuve de tact envers son principal allié au Moyen-Orient: après tout, le congrès le critique sans merci pour son manque d'attention envers la sécurité d'Israël.
"La dernière étape des négociations est très secrète et je pense que c'est normal: il y a trop d'opposants à cet accord aux USA, en Iran et dans d'autres pays", explique Vladimir Sajine, expert de l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie. Selon lui, les deux pierres d'achoppement de ces négociations sont le contrôle international du programme nucléaire iranien et le calendrier de levée des sanctions. Alors que sur d'autres questions secondaires (le nombre de centrifugeuses, l'uranium faiblement enrichi, etc.), selon l'expert, une entente a été trouvée assez rapidement.