Barack Obama, président des États-Unis, a même des opposants dans son propre camp: tandis que dans l'ensemble les républicains approuvent ce pacte, les démocrates et les syndicats s'y opposent, craignant la concurrence d'une main d'œuvre bon marché. Les partenaires de Washington refusent de terminer le travail sur le document tant qu'ils ne seront pas assurés que le congrès ne pourra pas le modifier et ne fera pas traîner le processus pendant des années.
"Nous pouvons signer l'accord mais n'avons pas l'intention de le faire tant que le congrès américain n'annoncera pas son soutien formel", a déclaré le ministre néo-zélandais du Commerce Tim Groser. Son homologue australien Andrew Robb a ajouté qu'il était réaliste de mettre au point le TPP en un mois avec suffisamment de volonté politique. "Les débats politiques au congrès inquiètent", note le représentant des négociateurs japonais Takeo Mori.
Jusque-là, c'était justement le Japon qui freinait les négociations. Les paysans japonais craignaient en effet la concurrence du secteur agroalimentaire américain, plus puissant. Au final, Washington et Tokyo ont trouvé un compromis et terminent le travail sur les points de l'accord concernant les taxes sur les véhicules, les barrières commerciales pour les produits de construction mécanique et l'accès des USA aux marchés agricoles japonais. Le premier ministre Shinzo Abe compte se rendre à Washington le 28 avril, mais la division au congrès pourrait ternir les négociations bilatérales sur le partenariat transpacifique.
Le Japon et d'autres acteurs attendent du congrès le renouvellement de la procédure du "fast-track" (procédure accélérée de ratification parlementaire) qui permet au parlement d'examiner, d'adopter ou de décliner les accords commerciaux internationaux proposés par le président seulement dans leur ensemble sans y apporter de modifications. Les partenaires américains craignent ces modifications parce que de nombreux points de l'accord résultent de longues négociations, et si le congrès les annulait au vu de la priorité des intérêts américains, il condamnerait l'administration Obama à des altercations et disputes interminables.