Le cours de la monnaie européenne par rapport au dollar a poursuivi sa chute mardi sur fond d'attentes des investisseurs concernant les démarches éventuelles de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (FED) sur la politique monétaire.
L’affaiblissement de la monnaie unique devrait, dirait-on, profiter aux exportateurs européens et attirer les investisseurs, boostant l'économie de la zone euro. Tout n'est pas cependant si évident que cela.
L'euro qui se déprécie, est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les Français? Les experts se posent cette question.
Le journaliste et entrepreneur Bertrand Chokrane, gérant de la société Bertrand Chokrane Consulting, a exposé à Sputnik sa vision de la situation:
Pour l'Union européenne, les gains de compétitivité seront amoindris par l'augmentation des prix des produits importés. Pour les consommateurs, c'est clairement une perte de pouvoir d'achat. Enfin, pour les pays capables d'exporter en dehors de la zone euro, comme par exemple l'Allemagne, cela accentuera davantage les différentiels avec les autres pays de la zone Euro.
Si la Grèce sort de la zone Euro, il est possible que cette baisse se poursuive jusqu'à des niveaux encore plus bas".
Gérard Cornilleau, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), voit un peu autrement la situation et en a fait part à Sputnik:
Chaque pays bénéficiera de l’impact direct de la dévaluation sur son commerce avec le reste du monde et de l’impact indirect de l’amélioration de la situation au sein de chacun de ses partenaires de la zone.
Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter à ce stade d’une éventuelle spéculation sur l’euro. Mais, si la crise grecque débouchait sur la sortie de ce pays de la zone euro il en irait sans doute autrement. Dans ce cas le risque d’une spéculation pariant sur l’explosion de la zone est possible. Mais cette perspective reste aujourd’hui très théorique. Le plus vraisemblable est que l’on aboutisse à un accord qui à l’inverse en rassurant les marchés sur la solidité de la zone, contribuerait à accélérer la stabilisation du change".