Des députés du parlement letton appartenant au parti nationaliste "Visu Latvijai!" ("Tout pour la Lettonie") ont pris part à la manifestation. Des centaines des policiers et des membres des services spéciaux ont assuré l'ordre pendant le défilé des ex-combattants SS.
La célébration du Jour de la légion Waffen SS a été officialisée en Lettonie en 1994, avant d'être abolie en 2000. Cependant, des défilés d'anciens combattants de la Waffen SS sont régulièrement organisés dans le pays. L'ancien président letton Valdis Zatlers (2007-2011) a déclaré à plusieurs reprises qu'il ne considérait pas les SS lettons comme des nazis, même si beaucoup d'entre eux ont massacré des Juifs et des représentants d'autres peuples durant la Seconde Guerre mondiale.
Selon le député du parlement tchèque Pavel Kováčik (Parti communiste) contacté par l'agence Sputnik, l'Union européenne doit "réagir fermement" à la manifestation de Riga, d’autant plus à l'approche du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le député du Bundestag allemand Sevim Dagdelen (Die Linke, gauche) estime pour sa part que le gouvernement allemand doit condamner "sans équivoques" le défilé tenu pour "commémorer les collaborateurs".
Le professeur italien de l'Université de Milan Giulio Sapelli a de son côté qualifié la marche de Riga d'"antisémite", tout en soulignant qu'il s'agit du signe d'un processus dangereux qui gagne du terrain en Europe.
"Il s'agit non seulement d'une démarche politique visant la Russie et Vladimir Poutine, mais également d'une tentative de réécrire et de déformer l'histoire de la Seconde Guerre mondiale", a indiqué M.Sapelli.
D'après Florent Parmentier, maître de conférence à Sciences Po Paris, la marche d'anciens combattants des Waffen SS en Lettonie rappelle que "la mémoire de la Seconde Guerre mondiale est très différente selon les pays en Europe".
"Une telle manifestation ne rencontrerait aucune sympathie en France. Il est évident que si l'on fait abstraction de l'histoire du pays, qui met en parallèle les souffrances dues au nazisme et celles dues au régime soviétique, cette manifestation n'a pas de sens (…). Tolérer une manifestation ne veut pas nécessairement dire en reprendre tous les messages. Dans un contexte international tendu, il faut cependant miser sur l'éducation et le débat, discuter de ces questions sur la place publique, et ne pas s'enfermer dans un dialogue de sourds entre les citoyens", indique l'analyste.