Nicolas Dupont-Aignan, Député de l'Essonne, membre de la Commission des Affaires étrangères et du Groupe d'amitié « France-Russie » de l'Assemblée nationale, Président de «Debout la France», s'est rendu à Moscou le 15 mars. Sa visite va durer jusqu'au 17 mars c'est-à-dire trois jours. Le premier jour, en partance de Paris, il a tenu à se prononcer sur nos ondes pour en expliciter les objectifs à atteindre.
Nicolas Dupont-Aignan. Je pense qu'il est très important aujourd'hui, au moment où certains veulent fâcher la France et la Russie, de montrer au peuple russe qu'il y a des hommes politiques français qui croient en cette grande Europe de l'Atlantique à l'Oural dont parlait le Général de Gaulle. Et il est très important d'intensifier les relations entre nos deux peuples parce que je crois que c'est un partenariat d'avenir.
RS. Peu de politiques français n'ont pas suivi les accords de Minsk. On voit de nouveau la France prendre l'initiative de répondre au plan de paix du Président Vladimir Poutine. Quel serait le rôle que la France serait appelée à jouer dans le règlement de cette crise ukrainienne?
Nicolas Dupont-Aignan. Quant à moi, j'aurais déjà livré les Mistral! Je pense que c'est une erreur de ne pas avoir livré le premier navire. En deuxième lieu, je pense que, véritablement, il faut lever les sanctions à l'égard de la Russie maintenant que l'affaire ukrainienne se calme. Donc il faut livrer les Mistral au plus vite! Alors j'espère que le Président de la République attend quelques semaines, mais que cela va être réglé rapidement! Je pense que l'on ne peut pas rester sur cet accroc à la parole donnée, contraire à l'engagement de la France. J'espère que cela se passera avant l'été.
Nicolas Dupont-Aignan. Le parti existe! Il n'y a pas à en fonder un autre! Nous progressons tous les jours. Nous avons obtenu 4% de voix ou même jusqu'à 5% de voix aux élections européennes! Et dans beaucoup de régions de France nous avions des sondages allant jusqu'à 8%! Nous serons présents à toutes les élections. Et nous progressons parce que nous sommes un parti d'avenir, pour un patriotisme apaisé et crédible. Et je pense que plus que jamais les Français ont besoin d'ordre et de progrès.
Commentaire. Les politiques et analystes français tablent vraiment sur l'alliance entre la France et la Russie. Il est intéressant que, toutes tendances confondues, les écrivains et intellectuels européens y aspirent, eux aussi. Georges Nivat, professeur chevronné de Genève, auteur des nombreux ouvrages et fin connaisseur de Soljénytsine, vient de confier au Monde que la Russie ne doit pas se penser en civilisation indépendante de l'Europe en s'émancipant d'un passé culturel et historique qu'elle a en commun avec l'Occident.
Profondément blessés dans leur orgueil national par l'attitude déraisonnée de l'OTAN et de la Commission Européenne, les Russes commencent à bouder l'Europe en bâtissant leur propre citadelle dans leur cœur, un peu à la Saint-Exupéry. Pour eux, tout comme pour les Américains, d'un allié et ami vivant, l'UE se transforme de plus en plus en l'une des origines de la civilisation slave qui s'étend sur les deux continents jusqu'au Pacifique. Par la bouche de ses meilleurs représentants, pareils à Nicolas Dupont-Aignan, les Européens entendent rappeler à la Russie la mission qui lui est conférée: assurer les marches du monde judéo-chrétien et en dresser les remparts. Reste à savoir si les Russes veulent toujours assumer ce rôle ou s'ils considèrent cette étape comme à jamais révolue?