Le gouvernement d'Alexis Tsipras avait demandé à Berlin de lui verser 162 milliards d'euros, sans compter les intérêts, et menacé de saisir les biens publics allemands en Grèce. Les experts y voient une volonté des autorités grecques de renforcer leur position dans les négociations avec les créanciers internationaux — et pensent que cette tentative de chantage est vouée à l'échec.
La revendication du gouvernement grec intervient dans le contexte des négociations qui se poursuivent avec la troïka de créanciers internationaux (le Commission européenne, la BCE et le FMI) sur la restructuration de la dette du pays. Le premier ministre grec se rendra aujourd'hui à Bruxelles pour évoquer la situation avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Parlement européen Martin Schulz.
Les experts interrogés établissent un lien direct entre l'ultimatum grec à Berlin et les négociations avec la troïka. "Syriza cherche à revenir dans la partie après avoir perdu toutes ses positions dans les négociations. Les autorités ont accepté de poursuivre une politique néolibérale d'austérité, à laquelle s'oppose la population du pays. Et une seconde vague de crise s'avance sur la Grèce. Cet été, on s'attend à une catastrophe dans le domaine touristique et industriel. Dans ces conditions, il faut au moins montrer quelques signes de réussite à la population", déclare Vassili Koltachov, directeur du Centre d'études économiques à l'Institut de la mondialisation et des mouvements sociaux.