La Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan avaient signé en mai dernier à Astana l'accord sur l'UEEA, entré en vigueur le 1er janvier 2015. L'Arménie a rejoint officiellement l'union le 2 janvier, alors que l'intégration du Kirghizstan devrait aboutir le 29 mai.
Ces projets ambitieux d'intégration sont aujourd'hui menacés par la crise économique qui a débuté en Russie avant de déteindre sur ses voisins. Cette situation n'a pourtant pas encore affecté la volonté du Kirghizstan d'adhérer à l'UEEA.
Nikolaï Trochine, directeur de recherche de l'Institut des recherches stratégiques, souligne l'utilité indiscutable de la formation d'un espace économique unifié, mais aussi les problèmes auxquels devaient faire face les pays membres — notamment des difficultés concernant l'équilibrage des poids très différents des économies de l'union. Comme la Russie est la plus grande économie de l'UEEA, son influence sur ses partenaires est également la plus importante.
Qui plus est, l'intégration profonde dans le cadre de l'UEEA pourrait renforcer l'influence de la crise russe sur les économies des autres pays membres. Nikolaï Trochine espère cependant que ces risques seront contrebalancés par des possibilités favorables pour les affaires dans les conditions privilégiées de l'union.
L'importance de l'UEEA est déjà reconnue par d'autres organisations internationales. Ainsi, Christian Friis Bach, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe, a déjà remarqué que l'économie ukrainienne devait maintenir des relations égales non seulement avec l'UE, mais aussi avec l'UEEA.