Les chimistes et les ingénieurs de l'université Cornell ont en effet prouvé que les mers de méthane de Titan — satellite de Saturne — pouvaient abriter des cellules n'ayant pas besoin d'oxygène et capables de se déplacer, de se reproduire et de métabolismes — de la même manière que les bactéries sur Terre. Ils ont exposé leur point de vue dans le magazine Science Advances, et un communiqué de l'université évoque brièvement de cette recherche.
Les astronomes estiment que la vie n'apparaît que dans une zone habitable circumstellaire, dont les frontières sont définies par la présence d'eau liquide. Cependant, en s'imaginant des cellules formées sur le méthane, et non sur l'eau, les frontières de la zone habitable s'élargissent alors de manière considérable.
Les chercheurs ont baptisé leur modèle azotosome. Il est composé de molécules d'azote, de carbone et d'hydrogène qui sont présentent dans les mers cryogéniques de Titan. Par la méthode de dynamique moléculaire, les chercheurs ont calculé que l'acrylonitrile était le meilleur composé pour l'assemblage autonome dans des structures membraneuses. Les azotosomes qui en sommes obtenus se distinguent par leur solidité, ne se désintègrent pas et sont tout aussi flexibles que les membranes phospholipides terrestres. Enfin, ce composé organique toxique incolore est également présent dans l'atmosphère de Titan.
La prochaine étape sera une expérimentation: les chercheurs souhaitent voir comment se comporteront les cellules artificielles dans un environnement méthanique. Mais avant tout ils voudraient vérifier leurs théories sur Titan même, en prélevant des échantillons de composés organiques directement depuis la sonde envoyée sur le satellite de Saturne.