La République tchèque est prête à céder plus de 360 hectares de terres situées dans le nord du pays à la Pologne pour mettre fin au litige territorial vieux de plus de 60 ans, a annoncé vendredi à Prague le premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka.
"La Pologne se verra remettre ses territoires, mais pour le moment aucun détail de la cession des terrains ne peut être divulgué et je ne peux fournir aucun commentaire", a indiqué M.Sobotka cité par le journal britannique The Telegraph.
Il s'agit des terrains litigieux de Moravie et de Bohême revendiqués depuis longtemps par la Pologne. Prague explique sa décision par le désir de préserver les bonnes relations avec le pays voisin.
Toutefois les habitants des villages frontaliers tchèques sont hostiles à cette idée. "Il y avait une entente nous obligeant à rendre ces terres. Mais les autorités de la Tchécoslovaquie socialiste et de la République tchèque démocratique n'ont rien fait en cinquante ans pour la réaliser. Et tout d'un coup, on parle de la cession des terres! Nous, les habitants du village de Bílá Voda, avons accepté de rendre près de 2 hectares de terres à la Pologne. Mais les autres villages frontaliers ont catégoriquement refusé de remplir l'exigence du gouvernement. Les autorités nous ont alors invités à désigner des terrains supplémentaires à remettre à Varsovie. Il s'agit des terres appartenant à l'Etat. Mais nous ne pouvons pas les rendre puisqu'ils abritent nos sources d'eau. Affrontées à cette difficulté, les autorités ont (…) approuvé secrètement la cession de certains territoires à la Pologne", a déclaré à Sputnik Miroslav Kocián, responsable du village de Bílá Voda.
A ce jour, la Pologne n'a récupéré que 838 des 1.205 hectares de terres mis à la disposition de la Tchécoslovaquie en 1958. Selon les médias polonais, les Tchèques ont proposé de payer une compensation à Varsovie qui a rejeté cette proposition. Prague a dressé une liste des terres qui seront remises à la Pologne. Les deux pays envisagent de lancer prochainement des discussions en vue de signer un accord bilatéral.