La question centrale sera la possibilité de maintenir la croissance du PIB (qui a atteint son niveau le plus bas en 2014 depuis 25 ans) tout en poursuivant les réformes marchandes. Les législateurs chinois comptent également renforcer le contrôle sur les ONG étrangères et adopter une loi antiterroriste, qui suscite déjà la critique des militants des droits de l'homme et du président américain.
Cette session ne portera pas uniquement sur les questions économiques. La porte-parole de l'Assemblée nationale populaire de Chine Fu Ying a déclaré hier que les autorités avaient l'intention d'augmenter le budget de la défense d'environ 10% pour le porter à 145 milliards de dollars, affirmant que toutes les activités de la Chine dans le domaine militaire étaient exclusivement défensives.
Enfin, la session examinera la nouvelle loi antiterroriste. Selon l'expert Alexandre Gabouev, son élaboration résulte de la grande vague de terrorisme qui a frappé l'an dernier la Région autonome ouïgoure du Xinjiang. Ce projet de loi a été critiqué par les organisations des droits de l'homme. Human Rights Watch souligne notamment que conformément à ce document toute idée, tout discours ou comportement qui serait considéré comme une tentative d'influer sur le processus de formation de la politique nationale pourrait être interprété comme un acte terroriste. Le président américain Barack Obama, pour sa part, a critiqué le point du projet de loi indiquant que les compagnies étrangères devaient fournir aux autorités chinoises les clés de chiffrement des mots de passe et des codes pour accéder à leurs informations internes.
Fu Ying a affirmé hier que ces mesures ne se refléteraient pas sur les intérêts légitimes des compagnies technologiques et ne seraient appliquées qu'en cas d'urgence — exclusivement pour lutter contre le terrorisme. Selon elle, les USA comprennent mal le contenu de ce texte. L'agence de presse Xinhua a été bien moins diplomatique dans son communiqué, accusant Obama d'être "présomptueux et hypocrite".