L'Allemagne fabrique le char Leopard, Israël le Merkava (char à chevaux), les USA l'Abrams, la France le Leclerc, à l'honneur des célèbres généraux. La Russie, elle, fabrique le T-72B Rogatka (lance-pierres).
Char T-72B Rogatka
Les canons automoteurs sont baptisés par les ingénieurs occidentaux Paladin (aux USA) et Archer (au Royaume-Uni). Les Russes ont opté pour une "série de fleurs", dont le canon automoteur SAU 2S1 Gvozdika (Girofle), 2S3 Acaci), l'obusier automoteur 2S4 Tulpan (Tulipe), ainsi que les canons automoteurs à longue portée 2S5 Jacinthe et 2S7 Pion (Pivoine) capable de tirer des obus nucléaires. Sentez ce bouquet.
TOS-1 "Buratino"
L'arsenal des troupes d'élite russes, Spetsnaz, est impressionnant avec les menottes Nejnost (Douceur), Prikol (Blague), Bouquet, le taser Laska (Caresse), les matraques Argument et Surprise, le gaz Tcheremoukha (Merisier), la couverture anti-éclats Ouiout (Bien-être). Et la pelle-pioche Zador (Entrain) ne laissera aucun militaire s'ennuyer à son poste.
Dans la catalogue des équipements militaires russes on retrouve un brancard Vdokhnovenie (Inspiration), le lance-grenades à six coups RG-6 Gnome, la torpille Enot (Raton laveur), la mine antichar Klechtch (Tique), la bombe aérienne tactique de 40 kilotonnes Natacha et le lance-grenades silencieux pour fusil Kanareika (Canari).
L'ennemi ne restera pas non plus indifférent au système de protection active Cactus (5000 V), au missile intercontinental Kourier (Coursier) à ogive nucléaire, au missile intercontinental RT-23 UTTH Molodets avec dix ogives nucléaires, au radar d'artillerie Zoopark (Zoo), à la grenade chargeant le lance-grenades à fusil 7P24 Podkidych (Bébé abandonné), ainsi qu'au sous-marin nucléaire Locharik (sens proche de "Patapouf").
On ignore à quoi pensaient les ingénieurs en inventant les noms de leurs créations, mais le plus intéressant dans cette histoire est que la pression psychologique des concepteurs russes s'est avérée plutôt efficace: l'Otan a préféré ne pas traduire les appellations russes dans sa classification des armements, en les remplaçant par d'autres noms. Les nouvelles appellations ennuyeuses comme Typhoon, Oscar-II et ainsi de suite ne causent manifestement pas autant de dommages au système de réflexion logique d'un soldat de l'Otan et ne détournent pas son attention de sa mission.