La Commission européenne a ouvert lundi une enquête sur le projet de vente du pôle énergie d'Alstom à l'américain General Electric (GE), estimant que cette transaction pourrait poser des problèmes de concurrence sur le marché des turbines à gaz de haute puissance.
Des "problèmes de concurrence pourraient se poser sur le marché des turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales au gaz. L'opération réunirait les activités de GE et d'Alstom, évinçant ainsi de ce marché l'un des trois principaux concurrents de GE dans le monde", a indiqué la Commission dans un communiqué.
Si la fusion GE-Alstom aboutissait, elle donnerait naissance à un nouvel acteur mondial, ultra-dominant, avec près de 50 % de parts de marché, en Europe et dans le monde, exception faite de la Chine.
L'Etat français avait donné son feu vert formel en novembre au rachat pour 12,35 milliards d'euros du pôle énergie (70% des activités) du fleuron industriel français, après avoir longuement négocié avec Alstom et GE au printemps 2014.
De nombreux observateurs ont relevé que le contrat posait un problème fondamental de souveraineté pour la France, la cession de cet actif stratégique aux Américains pouvant mettre à mal l’indépendance française dans le domaine des technologies et de la défense.