La branche libyenne de l'État islamique — qui se focalise principalement sur la Syrie et l'Irak — a élargi récemment son activité de manière importante, occupant plusieurs villes principales du pays. Les djihadistes menacent de transférer leur activité vers l'Europe, et notamment l'Italie. Ce n'est donc pas par hasard que ce pays est aujourd'hui l'initiateur d'une coalition internationale qui vise à "mettre de l'ordre" en Libye, déchirée par la guerre civile.
Vladimir Sotnikov, directeur de recherches au Centre de la sécurité internationale de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales auprès de l'Académie des sciences de Russie, estime que la participation russe aux opérations en Libye se limitera probablement aux entraînements, au soutien logistique de la flotte russe et aux livraisons d'armes. Il est à noter que le gouvernement libyen officiellement reconnu par la communauté internationale s'est déjà adressé à l'Onu pour permettre les livraisons d'armes afin de lutter contre les djihadistes.
"Aujourd'hui, la Russie se présente comme l'un des acteurs principaux au Proche-Orient, ce qui est encore plus visible après la récente visite du président Poutine en Égypte, fait remarquer Vladimir Sotnikov. Une intervention éventuelle en Libye serait donc logique. Toutefois, la participation des forces russes à des opérations terrestres sera exclue, et des frappes aériennes très peu probables". D'après lui, la Russie n'a aucune envie de s'embourber dans ce conflit libyen lointain et d'y envoyer ces troupes, surtout sans autorisation de l'Onu.