L'expansion du conflit armé en Ukraine risque d'engendrer la faillite d'un pays de la taille de la France aux portes de l'Union européenne, écrit le politicien et journaliste américain Patrick Buchanan dans un article pour The American Conservative.
"Plus la guerre durera, plus sera élevée la probabilité que Kiev devienne une république en faillite "diminuée", une colonie de la taille de la France aux portes de l'Europe", estime Buchanan.
Il note que le caractère immuable des frontières en Europe après la Seconde Guerre mondiale demeure la pierre d'achoppement dans les négociations sur l'Ukraine. Mais le politicien s'interroge: cette position idéaliste peut-elle se rapporter à la réalité?
Buchanan rappelle qu'à la fin de la Guerre froide la Yougoslavie a été divisée en sept pays, l'URSS en 15 pays. La Croatie, la Bosnie, le Kosovo et même en partie la Slovénie ont dû se battre pour leur droit à l'indépendance. C'est également de qu'ont fait les habitants de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie et de la Transnistrie. Le journaliste souligne que l'esprit du séparatisme imprègne le continent européen. Et si Londres autorise l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de l’Écosse, Madrid refuse ce droit aux Basques et aux Catalans, écrit le politicien, qui note qu'un beau jour ce combat pourrait resurgir, comme cela s'est produit en Irlande il y a un siècle.
"Néanmoins, aucun des mouvements séparatistes de l'Atlantique à l'Oural ne représente un danger pour les intérêts vitaux des USA. En réalité, cela ne nous concerne pas. Et rien ne peut justifier une guerre avec la Russie", affirme Buchanan.
"Qu'est-ce qu'elle a, notre génération d'Américains, à s'ingérer de manière aussi obsessionnelle dans les affaires d'États qu'ils n'arrivent même pas à situer sur la carte?", s'interroge-t-il.
Si à une époque l'URSS et les USA ont réussi à s'entendre sur des questions aussi cruciales que le mur de Berlin et les missiles de Cuba, l'Amérique peut se permettre de s'asseoir à une table de négociations avec Vladimir Poutine pour régler une question moins fatidique pour les USA: le sort de Lougansk et de Donetsk", affirme Patrick Buchanan.