Certes le retrait des armes lourdes à plusieurs dizaines de kilomètres de part et d'autre de la ligne de front actuelle est un bon point. Les civils seront théoriquement à l'abri des lance-roquettes multiples disposant des portées les plus longues. De même le retrait des belligérants sur les limites d'une zone tampon, démilitarisée, permettra d'éviter que des accrochages menés par des éléments incontrôlés, dotés d'armes légères, ne dégénèrent en batailles.
De même la ville de Lougansk, dont les séparatistes ont réussi à repousser à quelques kilomètres l'armée et la garde nationale ukrainiennes depuis septembre dernier, marquerait à nouveau la ligne de démarcation et pourrait, en cas de rupture du cessez-le-feu, être menacée.
Enfin le chaudron de Debaltsevo, à l'intérieur duquel sont encerclés 6 à 8000 soldats ukrainiens, constitue un saillant s'enfonçant profondément au cœur du dispositif séparatiste. Ce saillant, s'il ne fait pas l'objet d'un retrait avéré des forces ukrainiennes, pourrait servir de base à ces dernières pour une offensive en direction du sud et de la frontière russe, attaque susceptible de tronçonner en deux segments le dispositif des séparatistes.
Il semble difficilement concevable que ces derniers acceptent un tel risque. La perspective d'une ultime bataille, permettant de fermer la poche de Debaltsevo et de réduire les troupes ukrainiennes à la reddition pour mettre en place un cessez-le-feu sur une ligne de front optimisée ne peut donc être exclue. Les armes doivent se taire samedi soir, à minuit. Il se pourrait qu'elles tonnent plus que jamais d'ici là. Quitte à remettre l'accord lui-même en question.
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