Matlock est convaincu que "l'Ukraine ne peut pas exister normalement si elle est arrachée à la Russie". Et quand un des journalistes a demandé si ce pays ne devait pas avoir un droit de parole dans la définition de son avenir, il a répondu: "Bien sûr que oui. Mais le problème est l'absence de voix unanime en Ukraine, le pays est divisé".
"Le rétablissement des relations avec la Russie doit devenir une priorité pour les USA. Il faut réduire les frictions pour éviter le risque de confrontation en spirale. Les sanctions nuisent non seulement à l'économie russe, mais aussi aux USA, et la montée des sentiments antiaméricains paraît menaçante", dit-il.
L'ex-ambassadeur n'est pas d'accord avec les affirmations de l'élite politique occidentale selon lesquelles la Russie détruirait l'architecture de sécurité établie depuis la Seconde Guerre mondiale. "La Turquie n'a-t-elle pas envahi Chypre? N'y a-t-il pas eu de guerre dans les Balkans? Les USA et l'Otan n'ont-ils pas bombardé la Serbie, qui n'avait pas attaqué les pays de l'Alliance? Les USA n'ont-ils pas bafoué l'Acte final d'Helsinki en reconnaissant l'indépendance du Kosovo? Les USA ont envahi l'Irak, mais accusent la Russie d'enfreindre les accords internationaux. Admettons, mais Moscou répond "qui êtes-vous pour nous dire quoi faire? Vous êtes vous-mêmes des hypocrites". Et honnêtement, c'est effectivement le cas", conclut Jack Matlock.