Dans le cas contraire, le pays ne pourrait pas éviter un défaut de paiement imminent.
Le premier vice-ministre ukrainien des Finances Igor Oumanski a déclaré hier à l'agence de presse ukrainienne UNIAN que la première tranche du nouveau programme pourrait être versée en mars. D'après lui, le gouvernement ukrainien doit à cet effet remplir de toute urgence les conditions préalables à ce crédit.
La directrice générale du FMI Christine Lagarde a noté début février que l'aide financière pour l'Ukraine dépendait, entre autres, des facteurs militaro-politiques. Les experts de Kiev ont indiqué hier que deux questions centrales intéressaient le FMI: la situation dans le Donbass et les réformes en Ukraine. La réponse à la première question devait être donnée hier soir durant la réunion du sommet Normandie à Minsk. La seconde fait de toute évidence l'objet de débats.
Une source proche du gouvernement a noté que depuis fin 2014 les organisations occidentales, dont le FMI, sont de plus en plus mécontentes des actions des autorités ukrainiennes qui ont longtemps repoussé les réformes en motivant leur inaction par la guerre. "Deux tranches du prêt de stabilisation, attendues fin 2014, n'ont pas été versées. Certes, il y a la guerre, mais le créancier veut que le gouvernement remplisse tout de même certains points clés du programme", note la source. Et d'ajouter que ce problème est dû au fait que le créancier n'a pas perçu dans les actions du gouvernement un système capable de mener à la stabilisation et au développement économique: "En fait, ils veulent savoir où nous trouverons l'argent pour rembourser nos dettes".
La hryvnia, monnaie nationale ukrainienne, a considérablement fléchi la semaine dernière, immédiatement après que la Banque nationale d'Ukraine, suite à des concertations avec les dirigeants des 40 plus grandes banques, a annoncé ne plus contrôler le cours de la monnaie nationale.
Les entreprises contraintes de vendre leurs recettes en devises étrangères selon le taux de change officiel ont commencé à retarder le transfert d'argent dans le pays, conduisant à une pénurie de devises étrangères. La Banque nationale a été forcée de vendre des dollars à Naftogaz directement depuis les réserves de change, qui ont chuté de 17,9 milliards de dollars en juin 2014 à 6,4 milliards de dollars en février 2015. L'Ukraine s'est remise à parler de défaut.
En un an, le niveau de vie des Ukrainiens a chuté significativement: sur fond de hausse du chômage et de gel des salaires en 2014, les prix ont grimpé. Selon les informations officielles, on enregistre une hausse du prix des œufs (77%), des fruits (72%), du poisson (47%), du pain (30%) et de l'huile de tournesol (35%). Les prix des produits manufacturés ont également augmenté en un an, et les tarifs communaux ont grimpé d'un tiers. Les tarifs des transports en commun, maintenus au même niveau depuis quelques années, sont montés en flèche en février 2015. Les plus fortes augmentations concernent les voitures (84% en moyenne) et le carburant (60%).