"La décision finale sera fondée sur les statistiques des essais, précise Iouri Borissov, vice-ministre russe de la Défense. Comme ce lot d'armes sera produit en série, nous serons en mesure d'en estimer le coût, qui influencera en partie la décision du ministère de la Défense".
Les fusils d'assaut de nouvelle génération sont conçus pour remplacer les AK-74M et faire partie de l'équipement Ratnik, dont les livraisons à l'armée devraient débuter au printemps prochain. Ratnik est un équipement de deuxième génération: tous ses systèmes sont liés l'un à l'autre, son poids est 1,5 fois inférieur à celui des équipements actuels, ses gilets pare-balles offrent une protection supérieure et ses armes à feu sont plus efficaces.
"Le ministère fournira les fusils des deux producteurs aux mêmes unités pour que leur analyse comparée soit honnête", souligne Iouri Borissov.
Le ministère envisage d'acheter au moins 100 fusils de chaque type pour les unités de l'armée de terre et des troupes aéroportées. Cette année, les militaires testeront ces armes lors d'exercices réels pour examiner leur fiabilité et d'autres qualités.
"Le fusil d'assaut de l'usine Degtiarev dépasse le AK-12 par sa précision et la rapidité de tir, indique un expert militaire sous couvert d'anonymat. Pour sa part, le A-545 possède un équilibre formidable, tu as l'impression de tirer au pistolet".
"Je ne peux pas dire que le AK-12 diffère de manière radicale de l'AK-74M, actuellement en service, mais il est plus convenable pour l'utilisation massive dans l'armée, poursuit-il. Il serait raisonnable d'acheter les deux fusils, mais de transmettre le A-545 aux militaires sous contrat car ce dernier est plus compliqué et sensible".
Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et des technologies, souligne qu'aucune modernisation radicale des armes à feu n'est aujourd'hui possible à cause de l'absence de nouvelles munitions.
"Toute arme à feu n'est qu'un cadre pour les munitions, un mécanisme qui lance des balles vers la cible, explique-t-il. Nous utilisons les munitions qui ont été conçues il y au moins 50 ans. Il ne s'agit donc pas d'une percée considérable. L'essentiel n'est pas la qualité du fusil mais son prix et son accessibilité pour le soldat".