L'administration américaine craignait que les fournitures d'armes conventionnelles poussent le président russe Vladimir Poutine à surenchérir. Mais comme les sanctions économiques n'ont pas pu forcer Moscou à renoncer à transmettre aux insurgés des armes lourdes et des experts militaires, la question de la livraison d'armes conventionnelles à Kiev a été de nouveau soulevée.
Hier, ce débat a été complété par le rapport "Le maintien de l'indépendance ukrainienne, l'opposition à l'agression russe. Ce que doivent faire les États-Unis et l'Otan", rédigé par trois centres américains d'analyse politique: l'Atlantic Coucil, la Brookings Institution et le Conseil de Chicago pour les affaires globales.
Le rattachement de la Crimée et l'intervention dans les affaires ukrainiennes se sont soldées par des pertes considérables pour la Russie, a souligné Barack Obama lors de son interview à CNN le 1er février. D'après lui, les actions russes ne font pas partie d'une "grande stratégie" mais résultent de la frustration de Poutine suite au Maïdan à Kiev et la destitution du président Viktor Ianoukovitch. Cette "improvisation" des autorités russes a provoqué des violations grossières du droit international et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, aussi bien que l'isolation diplomatique de Moscou selon Obama.
Il a également souligné que Washington avait joué le rôle d'intermédiaire lors du changement de pouvoir en Ukraine. "Si quelqu'un avait besoin d'une confirmation, il l'a obtenue, a réagi Sergueï Lavrov, ministre russes des Affaires étrangères, lors de sa conférence de presse à Pékin. Cela confirme que les États-Unis étaient dès le début impliqués dans le coup d'État, que le président Obama a considéré comme une transition du pouvoir".