Pétrole : le principe des envolées et des chutes

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Le prix du baril oscille actuellement au niveau de 45-50 dollars.Or la situation est loin d’être apocalyptique, sont persuadés des experts.

La chute des prix du pétrole fait depuis longtemps partie de l'histoire économique mondiale. En ces 50 ans on a vu des chutes et des envolées des cotations du pétrole. La baisse la plus brusque a eu lieu en 1998 quand le baril coûtait 10 dollars. Tous ces bonds et rebonds résultent moins de la balance de la demande et de l'offre que des projets géopolitiques et de la politique des pays isolés.

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Une remontée du prix du pétrole en vue
Le principe de l'équilibre de la demande et de l'offre ne joue plus. Depuis plus de vingt ans ce sont le marché financier et la stratégie de ses acteurs qui sont l'un des grands facteurs de la formation du prix du baril.

Il suffit de regarder le graphique des hausses et des baisses du coût de « l'or noir » pour établir un rapport net entre la situation géopolitique et le prix du pétrole. De 1986 à 2001 il fluctuait entre 20 et 50 dollars. Tandis qu'à partir de 2002 il commence à monter de façon continue sur fond de la guerre en Irak, de la réduction de la production du pétrole au Mexique et en Grande-Bretagne. En hiver 2008 il atteint son maximum de plus de 100 dollars. Et le 6 juin déjà le baril enchérit de plus de 10 dollars après des rumeurs concernant d'éventuelles frappes d'Israël contre l'Iran. En juillet le pétrole établit un record historique de près de 144 dollars le baril. Ensuite en décembre on enregistre une chute à 33 dollars. Les experts y entrevoient un rôle des Etats-Unis et l'attribuent à la visite du président Obama en mars 2014 en Arabie Saoudite, dans le cadre de laquelle un quelconque plan ingénieux aurait pu être élaboré, dit Aleksandr Chatilov, doyen de la faculté de la sociologie et de la politologie à l'Université financière auprès du gouvernement de Russie.

Les Etats-Unis cherchent, même au détriment de leur projet de pétrole de schiste, à reproduire le scénario des années 70 du siècle dernier, lorsqu'ils ont réussi avec l'aide de l'Arabie Saoudite à faire chuter les prix du pétrole et à miner par là l'économie de l'URSS. En ce moment aussi la chute des prix du baril résulte de l'entente des élites américaines et arabes. Par le truchement des mécanismes économiques et politiques ils contribuent à une forte baisse des prix du pétrole, en portant un coup aux recettes budgétaires de la Russie.

Mais en revenant à la crise précédente, il convient tout de même de rappeler que déjà six mois après, le prix du baril entamait sa croissance. Vers la fin de 2009 il se vendait déjà à plus de 60 dollars. Il en sera de même cette fois, dit l'analyste indépendant Dmitri Lioutiaguine:

Le niveau actuel des cotations sera assez volatile. Des déclarations et des démarches des acteurs ne manqueront pas. On verra donc des envolées comme des rechutes. Une dynamique plus ou moins égale aura lieu quand le facteur fondamental sous forme de l'offre va réduire un peu sa pression sur le marché en cours. Ce sera à la fin de l'été et au début de l'automne. L'effet sera ressenti vers 2016.

De l'avis du chef de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole, Abdallah al-Badri, les prix du pétrole ont déjà atteint leur minimum et vont prochainement commencer à monter.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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