Les intérêts de l'élite ukrainienne se limitaient à l'enrichissement personnel, dit le directeur de l'Institut de transformation de la société Oleg Soskine:
"Koutchma accepte le modèle de capitalisme oligarchique en 1994 lorsqu'il est premier ministre et se met à l'appliquer devenu président. C'est alors que s'ébauche la crise. Les petits groupes oligarchiques en quête de bénéfices maximaux engagent la lutte pour les ressources et le gaz. Le gaz est acheté bon marché et vendu beaucoup plus cher. C'est en ce moment qu'apparait le groupe Lazarenko-Timochenko-Koutchma. Ils inventent le mécanisme d'enrichissement personnel ce qui signifie le pillage des vastes milieux d'habitants. Les reformes sont suspendues, il n'y a plus d'investissements."
Viktor Iouchtchenko intervient en tant que contrepoids à Koutchma, le politicien pro-européen qui conduira l'UE vers l'UE et l'OTAN. Une partie des habitants pro-occidentaux lui font foi et il accède au pouvoir à l'issue d'une « révolution orange ». Iouchtchenko ne justifie pas les espoirs. Il n'applique pas de réformes et son équipe regroupe de nouveaux oligarques qui continuent de piller cyniquement le pays.
Viktor Ianoukovitch prend la revanche en 2010. Il essaie d'être assis entre deux chaises en entretenant les liens tant avec l'Europe qu'avec la Russie. Or, sa position ambiguë ne lui permet pas de conserver le pouvoir et la stabilité dans le pays.
En commentant l'administration de Porochenko, les experts soulignent que l'élite politique n'a jamais été aussi dispersée dans l'histoire de l'Ukraine. Plusieurs groupes financiers et politiques disputent le pouvoir ce qui suscite une méfiance colossale aux autorités kiéviennes. On ne voit pas pour le moment d'issue à la crise.
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