La politique de l’Arabie Saoudite apres le décès du roi Abdallah

La politique de l’Arabie Saoudite apres le décès du roi Abdallah
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Le roi est mort, vive le roi ! A peine le roi Abdallah Ben Abdel Aziz Al-Saoul fût-il enterré, l’Arabie Saoudite a salué son frère et successeur Salman, âgé de 79 ans.

La politique du nouveau roi sera en parfaite corrélation avec le gouvernement précédent, a annoncé le sixième des 35 fils du fondateur du Royaume, Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud (ibn-Saoud), à accéder au trône. « La politique précédente était une politique du double ou du triple langage, nous a confié Jean-Michel Vernochet, spécialiste du Proche-Orient, journaliste d’investigation, auteur des « Egarés ». Le roi pouvait afficher les meilleures relations avec les Occidentaux, principalement, avec les Américains et les Anglais, de même qu’avec la France. Toujours est-il que dans l’entourage des princes saoudiens, il y a ceux qui financent des mosquées en Europe, qui prêchent et diffusent du wahhabisme, idéologie extrémiste et violente, qui financent de différentes rebellions, dont Al-Qaïda ou al-Nosra, mouvements qui sont souvent concurrents, rivaux et qui se font la guerre. »

La succession saoudienne est d’autant plus importante vue le rôle stratégique du pays sur l’échiquier régional. Car l’Arabie Saoudite se trouve au premier plan dans la politique américaine au Proche-Orient. La coopération militaro-économique entre les deux pays est déterminée par le document fondateur – le Pacte de Quincy, scellé en 1945 entre le roi ibn-Saoud et le président américain Franklin Roosevelt sur le croiseur Quincy, quand ce dernier retournait de la conférence de Yalta. Le document a accordé aux Etats-Unis un droit exclusif d’exploitation des ressources pétrolières saoudiennes et a placé l'Arabie Saoudite sous la protection militaire américaine pour une durée de 60 ans. En 2005, il a été renouvelé pour une même période par le président américain George Bush.

« Très paradoxalement, il vaut mieux que les Etats-Unis maintiennent les liens forts avec l’Arabie Saoudite puisque les grandes options d’Obama ne sont pas la confrontation, notamment, avec l’Iran, poursuit M. Vernochet. Beaucoup plus dangereux serait que l’Arabie Saoudite et le nouveau roi suivent un chemin parallèle qui était une alliance avec Paris, un Paris qui était jusqu’au-boutiste, et, de façon plus discrète mais tout à fait réelle, avec Tel-Aviv. Là, il y a un axe Paris-Tel-Aviv-Riyad qui est beaucoup plus inquiétant que l’axe Riyad-Washington-Londres. »

Motivé par la géopolitique du pétrole, l’accord sans précédent Arabie Saoudite-Etats-Unis conclu il y a 70 ans ne laisse planer aucun doute sur les véritables objectifs des Américains au Proche-Orient. D’autant plus que l’Etat islamique qui contrôle deux principaux pipe-lines au Moyen-Orient (Kirkouk-Baniyas qui transportait en Syrie le brut irakien et celui à destination de Ceyhan en Turquie) arrive à vendre le pétrole sur le marché international. Ce dernier étant contrôlé par les Etats-Unis, l’Etat islamique ne peut le faire que par le biais de compagnies « correctes » (Exxon Mobil qui règne au Qatar et Aramco américano-saoudienne).

Tout porte à croire à une complicité entre l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis, Israël et l’Etat islamique. Ce dernier, engendré par la vision du monde perverse des Etats-Unis, est une arme secrète des Américains qui, à un moment donné ou à un autre, passera comme une tornade blanche du Proche-Orient en Russie.

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