Le secteur bancaire pourrait être confronté au risque de défauts dans le cadre des outils créanciers risqués associés au secteur, si les cours pétroliers restaient à leur niveau minimal actuel, écrit The Sunday Times. Si le prix du baril n'augmentait pas, des "pertes considérables seraient inévitables". Il est question des emprunts accordés aux compagnies à forte charge de dette, dépassant 50 milliards de dollars sur ces quatre dernières années.
"Bien que les établissements créanciers britanniques ne soient pas les acteurs les plus importants dans ce domaine, où dominent des organismes américains et canadiens, depuis 2011 ils ont doublé l'octroi de ces emprunts dans le contexte de "révolution du gaz de schiste" aux USA", indique l'hebdomadaire. Les cours pétroliers ont été divisés de plus de moitié et dans ce contexte de nombreux Junk Bonds (Obligations pourries), sont échangés à des tarifs "largement inférieurs aux nominaux, car les investisseurs craignent de ne pas pouvoir récupérer leur argent".
Parmi les banques les plus concernées par ce risque au Royaume-Uni, on parle de la Royal Bank of Scotland (leader dans le secteur britannique de ce marché risqué, créancier de 14,3 milliards de dollars de prêts avec un taux d'intérêt élevé), Barclays (10,5 milliards de dollars), HSBC (4,7 milliards de dollars) et Standard Chartered (pas d'informations disponibles), dont la somme des pertes potentielles est estimée à 3,4 milliards de dollars (bien que ce chiffre dépende de la durée du maintien des cours pétroliers bas).
Sachant qu'aux USA, Wells Fargo et JP Morgan ont organisé pour presque 100 milliards de dollars de ces opérations à haut risque depuis 2011, ajoute l'hebdomadaire.
Par ailleurs, The Sunday Times a attiré l'attention sur les attentes négatives concernant les plus grands acteurs du secteur pétrolier et gazier. Selon lui, "les cours pétroliers appauvrissent les géants énergétiques".
Ainsi, selon l'hebdomadaire, le groupe BP basé à Londres annoncera dans son prochain rapport "des recettes divisées par deux", entre autres "en raison de sa part de 19,75% chez Rosneft, des sanctions antirusses et de l'affaiblissement du rouble sur le marché de changes". The Sunday Times ajoute que la compagnie anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell annoncera dès la semaine prochaine une "diminution des recettes de plusieurs milliards de dollars".
D'ici deux semaines, pendant la période comptable, selon l'hebdomadaire, "on pourra constater le chaos provoqué par la chute des cours pétroliers".