USA : les opérateurs de drones refusent de servir de kamikazes

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Aux Etats-Unis des centaines d'opérateurs de drones de combat ont donné leur démission ces quelques derniers mois, communique The Times.

Ils invoquent un fort stress causé par de longues heures de pilotage de drone pendant lesquelles ils observent la mort des gens. Les experts sont convaincus cependant que les conséquences psychologiques et morales n'en sont pas la seule raison.

Le Pentagone et la CIA utilisent des drones en Syrie, Pakistan, en Afghanistan et en Irak depuis déjà nombre d'années dans des opérations de reconnaissnce et pour éliminer des terroristes. The Times signale que l'opérateur qui pilote un drone voit la mort des gens sur l'écran. L'image sur l'écran est retransmise depuis les caméras installées sur le drone. Les opérateurs se plaignent que les conséquences psychologiques de ce travail « sont tout simplement immenses ».

Le directeur de l'Institut de planification stratégique Alexandre Goussev trouve une explication plus sérieuse de ces licenciements en masse :

« Ces spécialistes comprennent que leurs actions sont illégales et sont passibles de punitions assez graves où qu'ils se trouvent, quel que soit le pays. Ces gens sont des criminels parce que les frappes de drones tuent non seulement des terroristes, mais aussi la population civile. Ils remplissent, de fait, le rôle d'agresseurs en commandant ces systèmes c'est pourquoi ils tombent sous l'application du droit international. Celui-ci les considérera comme des spécialistes militaires participant à des conflits armés avec toutes les conséquences qui en découlent. D'autre part, la menace vient du côté des chefs des groupes terroristes internationaux. Le radicalisme islamique et les organisations terroristes comme Al-Qaïda ont déclaré la guerre non seulement aux drones, mais aussi aux services responsables pour leur fonctionnement. Les opérateurs sont, de fait, exposés à une forte pression exercée par la position des radicaux. Leur vie est exposée à une menace sérieuse bien qu'ils ne participent pas directement aux opérations militaires ».

Le Pentagone forme chaque année 180 pilotes de drones, mais à présent au moins 300 opérateurs manquent. Selon le directeur du Centre de la conjoncture stratégique Ivan Konovalov cette pénurie a coïncidé dans le temps avec une vague de protestations internationales contre la mort des habitants civils tués avec l'utilisation des drones :

« Un certain rôle est joué par la compréhension du fait que tu te trouves loin de la zone d'opération et que tu donnes la commande à l'appareil de frapper ce qui tue souvent des habitants civils. Cette prise de conscience s'est produite il n'y a pas longtemps. Avant l'approche du problème était tout à fait utilitaire : il y a une cible qu'il faut détruire. Quand on a compris que les cibles étaient les habitants civils et quand le nombre de victimes a commencé à croître, cela a eu un fort impact sur l'attrait du métier d'opérateur de drone ».

Le ministère de la Défense des Etats-Unis a l'intention d'augmenter le solde de ces spécialistes et de leur payer une prime annuelle de 25 000 dollars. Selon ses responsables, cela doit augmenter l'attrait du service.

Sur ces entrefaites, le commandement des forces aériennes américaines décline toujours plus souvent les demandes d'utilisation des drones parce qu'il n'y a personne pour les piloter. Les militaires signalent qu'à l'heure actuelle les positions des terroristes de l'Etat islamique sont la principale cible des bombardements.

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