Comment peut-on interdire la langue maternelle d'un quart de la population du pays ? La Lettonie a décidé de suivre l'exemple de l'Ukraine. Bien que cette dernière ait été mise en garde qu'il ne fallait pas s'en prendre au russe. Dans les années 1990 les Irlandais ont fait part aux Estoniens, Lituaniens et Lettons de leur expérience de l'interdiction de l'anglais sur leur territoire et de l'enseignement, supérieur compris, en irlandais. Mais ils ont vite compris qu'ils privaient les jeunes de la possibilité d'étudier plus peinement le monde, les sciences et la culture et ont abandonné cette idée.
Le durcissement de la politique linguistique en Lettonie, Lituanie et Estonie date depuis le début des années 1990. Mais la lutte contre la langue russe n'est pas celle pour un Etat national, c'est une politique finalisée visant l'assimilation de la population russe, estime le spécialiste des pays baltes et ancien responsable du ministère des Affaires étrangères de Russie Mikhaïl Démourine. Un slogan a été lancé à cette époque : ils nous importe peu que vous parliez letton, il nous importe que vous connaissiez votre place. Les Russes se sont révoltés contre cette politique, mais l'expert estime que malheureusement ces campagnes, dont une a eu lieu dans le cadre de l'adhésion de la Lettonie à l'Union européenne, n'ont pas reçu un soutien indispensable de la part de la Russie.
Selon Mikhaïl Démourine chaque personne intelligente qui compare les quantités des connaissances mondiales existant en russe et en letton comprend combien elles sont différentes. Priver la population de l'accès à un volume immense des connaissances existant en russe est de la barbarie :
« La politique actuelle appliquée depuis la fin des années 1980 conduit dans l'impasse. Les forces nationalistes des pays baltes ont proclamé l'idée de rétablissement de l'originalité et de la conscience nationale. Cependant ce sont les globalistes américains et les libéraux ouest-européens qui ont été choisis en tant que « sponsors » de la réalisation de cette ligne qu'ils qualifient de culturelle et non pas de politique. Leur objectif est la création d'un monde global. Il leur faut que l'homme soit dénué de nationalité, que ce soit un consommateur sans genre, facilement manipulé suite à son ignorance. C'est ainsi qu'ils rétabliront la conscience nationale en Lettonie, Lituanie, Estonie et, en plus, en Ukraine ».
De cette façon, ces soi-disant forces nationales ayant privé la république d'une partie immense de sa culture et de son instruction ne peuvent pas présenter des résultats tangibles de leur politique des nationalités appliquée ces 20 dernières années. Cela signifie que cette politique n'est pas correcte et que tous les projets des sponsors américano-européens sont anti-russes.
L'élimination de la langue russe des pays baltes est une mission commandée de l'étranger, absolument destructrice et politiquement motivée, résume Mikhaïl Démourine.