Quelque 35 sociétés belges sont présentes en Russie. Ainsi, une usine pour la production de chlorure de polyvinyle a été lancée en septembre dans la ville de Kstovo (région de Nijni Novgorod). Cette matière sert à fabriquer des isolants, des joints, du latex artificiel et de beaucoup d’autres choses. Le coût du projet commun se monte à 1,5 milliards d’€. L’une des compagnies d’aviation belges s’est intéressée à l’achat de deux Soukhoï Super Jet-100. A la fois, les entrepreneurs russes sont présents en Belgique. Par exemple, l’une des plus importantes sociétés russes possède des capacités métallurgiques dans la ville de La Louvière. Les compagnies d’investissement belges fonctionnent avec succès dans secteurs comme le P.V.C., les matériaux de construction, la pharmaceutique, la production du chocolat.
Comment sont disposés les hommes d’affaires belges dans les conditions de sanctions ? Ecoutons le président du Business club belgo-russe Johan Vanderplaetse, qui connaît bien notre pays.
Johan Vanderplaetse: Je connais la Russie assez bien, puisque je suis arriv2 en Russie en 1992, ça fait quand même plus que 20 ans que je travaille ici. D’abord j’ai géré les affaires d’une société française Alcatel bien connue depuis 15 ans comme un PDG Alcatel Russie, et depuis 5 ans j’ai géré en fait les affaires d’une société globale américaine Emerson, pas dans le secteur de télécommunications, plutôt dans le secteur du pétrole, du gaz. Bien sûr dans ces 20 ans beaucoup a changé, mais c’est clair que les choses ne changent jamais - c’est la nécessité d’être présent ici dans le pays même et comme commençaient maintenant les termes substitution d’importations, localisation, c’est très populaire, mais on a fait déjà exactement ça depuis des années. C’est à dire, pour gagner le marché, c’est vraiment important dans la mesure que c’est possible, d’y être présent, mais aussi de produire les biens à l’intérieur du pays. C’est ce qu’on a fait avec Alcatel, c’est ce qu’on a fait avec Emerson, et comme président du Belgian Russian Business Club, dans la mesure bien sûr que c’est possible pour les sociétés belges, qui font des affaires en Russie, c’est aussi l’avis que je donne.
LVdlR: Vraaiment beaucoup de belges ont leur business en Russie avec les usines, avec la production concrète, et ces sociétés, veulent-elles d’après vous rester sur le marché russe?
Johan Vanderplaetse: Moi, j’ai pas rencontré les sociétés belges qui ont quitté le marché, même pas maintenant. Tout le monde bien sûr s’inquiète beaucoup, c’est clair,mais tout le monde qui connaît un peu le marché russe, sait que le marché reste quand même énorme, qu’il faut avoir un peu de patience. On a survécu des autres crises financières ici en Russie dans le début des années 90-98,2008. Maintenant il y a à nouveau une crise. Crise qui peut aller quand même un peu plus longtemps que celle de 1998, et on pense que cela peut aller 1-2 années, mais il faut penser long terme. Donc, je n’ai pas du tout vu une société belge, qui a quitté le marché, même au contraire.
LVdlR: J’ai vu l’information que l’Union Européenne va changer sa tactique dans les relations avec la Russie et l’Union Eurasiatique.
Johan Vanderplaetse: Oui, j’ai aussi lu ça dans la presse. On sait bien sûr que tout dépend un peu de la situation en Ukraine et de l’Est. Et c’est pas clair, comment ça peut changer maintenant, mais c’est clair que les russes, mais aussi les européens, et même les américains sont de plus en plus convaincus, que la voie de sanctions n’est pas la solution des problèmes. Il faut à nouveau commencer un dialogue, et je vois plus d e signes que les russes et les européens veulent normaliser la situation. Et je suis tout à fait d’accord.
LVdlR: Vous êtes un businessman bien expérimenté et qu’est-ce que vous pouvez souhaiter aux sociétés belges qui veulent travailler en Russie?
Johan Vanderplaetse: Vous savez, chaque crise est aussi une opportunité. Si vous êtes une société belge et vous pouvez penser plus long terme, je pense que maintenant c’est en fait un bon moment pour entrer au marché. A cause de la dévaluation du rouble les salaires sont moins chers ici qu’il y a 12 mois. Et le potentiel reste là. Je pense que maintenant c’est un bon moment pour considérer même d’investir.