Les propos tenus par le chef de la diplomatie japonaise Fumio Kishida, qui a comparé la situation en Ukraine au problème des îles Kouriles, plongent Moscou dans une profonde perplexité, rapporte mercredi le ministère russe des Affaires étrangères.
Situation explosive dans l'est de l'Ukraine >>
"Le chef de la diplomatie japonaise Fumio Kishida a, le 20 janvier, lors de sa visite en Belgique, établi un parallèle entre la situation en Ukraine et le problème des territoires du Nord, nom donné par les Japonais aux Kouriles du Sud, appartenant à la Russie à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. M.Kishida a notamment déclaré qu'il s'agissait d'un +changement de statu quo par la force+", lit-on dans le communiqué.
Moscou rappelle que "ce sont précisément le Japon militariste et l'Allemagne nazie, ambitionnant de dominer le monde, qui ont brisé par la force le statu quo antérieur à la Seconde Guerre mondiale et occupé plusieurs pays".
Selon la diplomatie russe, "M.Kishida essaie, à l'instar du premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, de réviser les origines et les résultats de la guerre".
Lors de sa récente visite à Berlin, M.Iatseniouk a notamment accusé l'ex-URSS d'avoir déclenché la Seconde Guerre mondiale.
Un litige territorial empêche Moscou et Tokyo de normaliser leurs relations. Le Japon revendique les îles russes constituant la partie sud de l'archipel des Kouriles (Itouroup, Kounachir, Shikotan et Habomai). Pour appuyer sa position, Tokyo évoque le Traité commercial et frontalier de 1855, qui reconnaît ces îles comme faisant partie du Japon.
Moscou rappelle pour sa part que les Kouriles du sud ont été rattachées à l'Union soviétique à l'issue de la Seconde Guerre mondiale et que la Russie en a hérité après la chute de l'URSS. L'appartenance de ces territoires à la Russie est consacrée par des actes juridiques internationaux.