Washington soutient Moscou sur la question syrienne

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Le secrétaire d’État John Kerry a salué le plan de Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, visant à "geler" les combats sur le terrain et apprécié les tentatives russes d'organiser des négociations entre les autorités syriennes et l'opposition à Moscou, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le secrétaire d’État John Kerry a salué le plan de Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, visant à "geler" les combats sur le terrain et apprécié les tentatives russes d'organiser des négociations entre les autorités syriennes et l'opposition à Moscou, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le New York Times souligne un tournant dans la position américaine, lié aux changements de situation en Syrie et dans la région, notamment face à la menace de l’État islamique (EI). Qui plus est, les deux précédentes séances de pourparlers à Genève, qui ont buté sur l'exigence d'une démission immédiate du président Bachar al-Assad, se sont avérées infructueuses. Washington a donc conscience de l'inutilité d'une reprise éventuelle des négociations dans ce format. Par ailleurs, cette demande de destitution d'al-Assad empêche de trouver une solution politique prévoyant un changement progressif de régime et la création d'un pouvoir réunissant non seulement des opposants, mais aussi des représentants du pouvoir actuel. C'est en effet le seul moyen d'éviter la désintégration des institutions publiques comme en Libye et en Irak.

L'administration de Barack Obama reconnaît également les mérites du plan de Staffan de Mistura, représentant spécial de l'Onu pour la Syrie, visant à obtenir un cessez-le-feu sur le terrain. Il suggère de le mettre en œuvre d'abord à Alep, deuxième plus grande ville du pays après Damas. Si ce projet s'avère efficace, le "gel" des combats pourrait se répandre dans d'autres régions.

Le New York Times souligne toutefois que ces appréciations positives de l'administration Obama concernant les initiatives mentionnées, y compris les propositions de Moscou d'organiser les pourparlers syriens, ne se soldent par aucun soutien réel. Des représentants de l'opposition syrienne prooccidentale indiquent notamment que les Américains ne les poussent pas à participer à ces négociations. Cette attitude ambiguë pourrait être liée à la volonté des États-Unis de se distancier du problème syrien et de rejeter la recherche d'une solution politique en Syrie sur les alliés d'el-Assad, c'est-à-dire la Russie et l'Iran.

Ce tournant dans la politique de Washington pourra-t-il concourir à la paix? Gueorgui Mirski, scientifique russe reconnu, estime que la situation en Syrie est actuellement bien pire qu'en Irak et en Libye lors de la chute des régimes dans ces pays. Ces derniers sont arrivés à conserver leur économie à flot, alors qu'en Syrie les hostilités ont déjà éliminé 40% des habitations et 60% de l'industrie. Et les destructions se poursuivent.

D'après Gueorgui Mirski, ces gestes positifs de la part de Washington ne se traduisent en aucun concours réel à la recherche d'une solution politique en Syrie, car Barack Obama est tout simplement incapable de renoncer au scénario militaire. Cette stratégie s'explique principalement par la position du Congrès américain, dominé par des "faucons". Qui plus est, ses alliés turcs insistent sur la destitution d'al-Assad et Washington a besoin de l'aide d'Ankara dans la lutte conte l'EI.

Selon Gueorgui Mirski, il est très difficile d'organiser des négociations entre les parties syriennes. Et ce le sera encore davantage compte tenu  de la décision de la Maison blanche de lancer l'entraînement des combattants de l'opposition syrienne sur le territoire de trois pays. Ce renforcement du soutien américain ne fait que rendre les leaders des insurgés encore plus intransigeants.  

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