Les « calendes grecques » de l’eurozone

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L’UE est au seuil de nouveaux bouleversements. La chute des prix de consommation a été enregistrée en décembre 2014 dans l’eurozone pour la première fois depuis ces cinq dernières années. Cela signifie la baisse d’activité d’achat et la déflation. Il est possible que les législatives anticipées en Grèce fixées au 25 janvier donnent une impulsion politique à la crise.

Le chef de la Banque centrale européenne Mario Draghi doit rendre avant fin janvier public le plan d’« atténuation qualitative » ayant pour but de remplir l’économie européenne d’argent pour « mettre en marche » la production et le business. Il est prévu de racheter sur une vaste échelle les obligations d’Etat.

L’euro-régulateur, s’avérera-t-il efficace ou bien il faudra sauver l’eurozone en format réduit ? Les sondages préélectoraux en Grèce promettent un succès sans précédent à la coalition de la gauche radicale SYRIZA qui préconise la reprise de la drachme. Selon « Der Spiegel » se référant aux sources berlinoises, la chancelière fédérale Angela Merkel se montre prête à proposer, en cas de la victoire de SYRIZA, d’exclure la Grèce de l’eurozone. Sinon, selon les experts allemands, les créanciers seront contraints d’annuler jusqu’à la moitié de la dette extérieure grecque : près de 340 milliards d’euros. L’Allemagne perdra dans ce cas 40-50 milliards d’euros.

La Grèce est ces dernières années le polygone principal des stratégies anticrise de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne. L’UE a accordé en 2010 à Athènes le crédit de 110 milliards d’euros et a formé en 2011-2012 un paquet d’assistance évalué à 130 milliards d’euros. Qui plus est, une partie de la dette souveraine d’Athènes a été annulée en 2012. Cependant, la dette extérieure grecque en pour cent continue de monter et a dépassé fin 2014 177% du PIB. Le FMI, la Banque centrale européenne et la Commission européenne ont gelé en septembre 2014 l’octroi à la Grèce d’une tranche de crédit de 7 milliards d’euros sous prétexte de l’instabilité socio-économique et politique dans le pays.

L’UE et d’autres créanciers de la Grèce devraient annuler à nouveau les dettes ou bien envisager la nécessité de la participation d’Athènes à l’eurozone, a dit à notre correspondant l’expert de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie Vladislav Belov.

« Il existe deux scénarios d’évolution des événements. Premièrement, la Grèce reste dans l’eurozone. Cela promet à l’UE de nouvelles dépenses, notamment pour annuler la dette grecque. Deuxièmement, la Grèce sort de l’eurozone ce qui entraînerait une baisse substantielle du niveau de vie et les tendances radicales de plus en plus prononcées. »

L’Europe demeurera en 2015 une région problématique », avoue le « Guardian » londonien. L’ex-ministre allemand des AE Joschka Fischer s’exprime dans le même esprit en qualifiant 2015 d’« année cruciale » pour l’ensemble de l’UE.

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