"Le gouvernement allemand juge quasiment inévitable une sortie (de la Grèce) de la zone euro, si le chef de l'opposition Alexis Tsipras (Gauche radicale Syriza) dirige le gouvernement après les élections (législatives du 25 janvier), abandonne la ligne de rigueur budgétaire et ne rembourse plus les dettes du pays", a écrit samedi soir sur son site internet l'hebdomadaire Der Spiegel, s'appuyant sur "des sources proches du gouvernement allemand".
Pour les médias allemands, la chancelière et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble (tous deux conservateurs CDU) tentent de faire pression sur les électeurs grecs ou sur M. Tsipras lui-même, rapporte l'AFP. Mais la démarche est controversée, y compris au sein de sa coalition gouvernementale, des sociaux-démocrates mais aussi des conservateurs ayant exprimé publiquement leur réprobation.
Un haut responsable de la CDU, Christian Bäumler, a adressé une mise en garde dimanche : "en cas de sortie de l'euro, les dettes (de la Grèce) ne pourraient pas être remboursées, et l'Allemagne porterait une part significative du fardeau".
"Avec ce scénario de menace (...), le gouvernement se mêle indirectement de la campagne (électorale) grecque. C'est extrêmement risqué et c'est une erreur", commentait dimanche le quotidien Die Welt, proche des conservateurs.