Les élections législatives moldaves du 30 novembre ont fixé la ligne du pays: les citoyens de Moldavie veulent rejoindre l'Union européenne plus que l'Union douanière, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les communistes, qui étaient encore favorables à un rapprochement avec la Russie il y a peu, soutiennent désormais les partis pro-occidentaux.
Le parti communiste a en effet exclu l'intégration à l'Union douanière de son programme électoral avant les législatives. Vladimir Voronine, leader des communistes et ancien président du pays, a annoncé un mouvement progressif vers l'UE. C'est lui également qui avait pour la première fois désigné cette perspective comme "tout à fait réelle". En juin dernier, les autorités moldaves avaient signé et ratifié un accord en ce sens. Ce mouvement n'était cependant soutenu que par la moitié de la population du pays, l'autre étant favorable à la conservation des liens avec la Russie — où plus de 700 000 Moldaves travaillent. Les partis de gauche appelaient également à rejoindre l'Union douanière.
De ce point de vue les élections législatives n'ont rien changé: le rapport entre les partisans de l'UE et de l'Union douanière reste le même. Les dirigeants de plusieurs partis, par contre, ont changé d'orientation politique. Le PC par exemple, leader d'opinion pendant 20 ans, a cédé cette année son leadership aux socialistes. Ces derniers détiennent le plus de sièges au nouveau parlement mais sont loin de la majorité et n'ont aucune chance de l'obtenir grâce à une coalition avec d'autres partis. Cet objectif reste également inaccessible pour les partis de droite qui ont représenté dans le passé l'alliance pro-européenne dirigeante. Dans ce contexte, la volonté du leader des communistes de négocier est une solution pour le parlement et pour le pays.
Une coalition entre la droite et les communistes, qui ont abandonné leurs drapeaux rouges pour évoquer sérieusement les valeurs européennes, sera un fondement solide pour former une nouvelle société civile. La chute récente du rouble a poussé de nombreux émigrés moldaves à changer de travail pour se réorienter vers l'UE. Et c'est tout à fait possible: l'Union européenne a déjà levé pour eux le régime de visas.