Les six cents salariés des abattoirs AIM dans la Manche passent un mauvais Noël, la direction ayant annoncé le 23 décembre qu’elle ne pouvait pas payer les salaires et le treizième mois, rapporte la presse régionale.
Alors que les abattoirs traversaient des difficultés structurelles, l'embargo de la Russie a accéléré les problèmes, selon des sources internes à l'entreprise.
La décision prise en août par Moscou a placé l’ensemble du monde agricole français dans la tourmente. En 2013, la France a expédié un milliard d'euros de produits agroalimentaires vers la Russie.
"L’impact de l’embargo russe est rude. C’est un conflit diplomatique, dont les conséquences économiques sont graves pour le monde paysan. La Russie représente 10% des exportations totales agricoles européennes. C’est un volume important, qui s’est évaporé en pertes sèches pour beaucoup de producteurs", a expliqué Xavier Beulin, président de la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, cité par le journal la Croix.
Le groupe AIM occupe une position ultra-dominante pour la filière porcine normande. Il compte 550 éleveurs et traite 92 % de la production. En 2013, AIM a abattu 81.000 tonnes de bétail, des porcs à 81 %, pour un chiffre d’affaires de 247 millions d’euros.