Faisons un rappel des événements les plus marquants de l’année qui s’achève en commençant par l’année croisée russo-britannique. Plus de 500 événements les plus divers se sont déroulés à cette occasion. Ils se déclinaient en concerts, expositions, festivals et rencontres avec les maîtres de l’art contemporain.
L’exposition grandiose sous le nom d’Age d’or d’avant-garde russe est devenue le projet le plus important de la saison Moscou conçu et réalisé par l’éminent metteur en scène et artiste britannique Peter Greenway. En mettant à profit des technologies innovantes, son équipe russo-britannique avait réussi à donner « un souffle de vie » à plus d’un millier de chefs-d’œuvre d’avant-garde russe du début du XXe siècle! Alliant le cinéma à la peinture, l’animation eaux technologies 3D, la salle d’exposition d Manège de Moscou s’est transformée en un espace global initiant les spectateurs à l’art d’avant-garde russe qui avait, soit dit à propos, donné une puissante impulsion à la création artistique dans le monde. C’était un grand projet conceptuel qui s’est signalé par une vaste sélection de noms et de phénomènes! Mais sa réussite serait impossible sans collègues russes, s’est empressé de déclarer Peter Greenway. Lui, sa femme et leur équipe russe ont mis trois ans à travailler sur le projet. Ils prenaient connaissance des collections d’avant-garde dans les plus prestigieux musées russes, ont lu des centaines des livres traitant de cette problématique et sélectionné à Moscou les comédiens qui qui ont joué les figures de proue de l’avant-garde russe comme Malevitch, Tatline, Eisenstein, Maïakovski et Meirhold
Les tournées à Londres des théâtres Bolchoï, Mariinski et Mikhaïlovski se doublaient des spectacles du Ballet royal et du Ballet national britanniques en Russie. Les musées et les galeries des deux pays ont préparé un foisonnement de projets les uns plus intéressants que les autres. On peut mentionner à ce titre les expositions inédites d’art britannique dans les Musées du Kremlin de Moscou, au Musée des Beaux-Arts Pouchkine et au Multimédia Art Musée et celles d’art russe dans la Tate Galery, au Musée Victoria et à la galerie nationale de portraits à Londres… Le festival de théâtre de Masque d’or et le festival Tchékhov de Moscou ont noué des liens avec le fameux festival d’Edinburg. « Cette année était plus qu’une année de la culture, estime la vice-ministre russe de la culture Alla Manilova. Paul de Quincey, directeur du Conseil Britannique à Moscou a également son mot è dire à ce sujet :
L’année 2014 n’est qu’un exemple des liens qui se sont tissés il y a 500 ans puisque le premier ambassadeur britannique est arrivé à Moscou dans les années 1580. Les liens culturels entre nos pays existaient déjà à cette époque. Ils ont connu depuis des hauts et des bas. C’est pour cette raison que 2014 ne fait pas une exception pour moi. Nous avons eu dans les années 2011,2012 et 2013 d’excellents partenaires du côté russe et comptons continuer à travailler avec eux.
Par contre, les relations entre la Russie et la Suisse remontent à une époque plus récente. Nous avons célébré en 2014 le bicentenaire de l’établissement des contacts diplomatiques mais selon certains témoignages Pierre Ier était déjà en correspondance amicale avec des membres du Conseil municipal de Genève. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, les saisons croisées actuelles sont les premières dans l’histoire de nos deux pays!
Il y a eu également un nombre impressionnant d’événements malgré les sanctions économiques malheureusement rejointes par la Suisse mais ils n’ont pas affecté les projets culturels. Mieux encore, les Suisses ont littéralement démonté l’exposition permanente « Les Suisses dans le monde » pour déployer l’exposition grandiose sous le nom « Suisse russe » qui vient clore la Saison de la culture russe au pays des lacs et des montagnes! Il est curieux qu’au moment où la Russie frappait l’imagination des habitants des Alpes par l’ampleur des événements, ceux-ci (exception faite de la Maison Suisse aux JO de Sotchi) préféraient monter des événements moins pompeux mais inattendus comme la rencontre au village de Priamoukhino où a vu le jour le révolutionnaire et philosophe russe Michel Bakounine considéré comme le fondateur de l’anarchisme. Cet événement était une véritable surprise, concède Iouri Mailé, attaché culturel de l’ambassade de Suisse en Russie :
La surprise! C’est peut-être la caractéristique la plus importante de l’année croisée. Pour le commun du monde, la Suisse, c’est le chocolat, les montres et le fromage mais c’est également un pays des innovations. Nous en savons ben quelque chose et voulons trouver des éléments communs en toutes choses. Il est très important pour nous de découvrir des éléments russes en Suisse et des éléments suisses en Russie.
Le programme de coopération et des échanges russo-autrichien dans les domaines de la culture, de l’éducation et de la science, couvre une période plus longue qui s’étend de 2013 à 2015. Mais rien ne s’arrête après les saisons croisées. Bien au contraire, une coopération aussi intense génère des idées nouvelles et de nouveaux projets communs.