Le Japon est sorti sur le marché des armements

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Le traité international sur le commerce des armes conventionnelles (TAC) entre officiellement en vigueur à partir du 24 décembre 2014.

La convention, appelée à établir des standards unifiés pour toute transaction impliquant des armes conventionnelles, a surmonté le seuil de 50 ratifications par les pays signataires. Le marché annuel est évalué à quelque 70 milliards de dollars.

Le Traité a été adopté par l’Assemblée Générale de l’ONU le 3 avril 2013 à l’issue de plusieurs années de consultations entre les Etats membres de l’Organisation.

L’ambassadeur de Russie à l’ONU Vitaly Tchourkine a déclaré que le texte du traité comportait « de considérables déficiences » et n’atteignait pas les standards déjà appliqués « par la Russie, mais aussi de beaucoup d’autres pays ».

Les critiques du document remarquent qu’à ce moment il représente plutôt une déclaration qu’un instrument réel visant à assurer un contrôle efficace du trafic des armes. De plus, bien des organisations des droits de l’homme, se prononçant initialement pour l’adoption de la convention, constatent avec regret que le Traité ne prévoit pas de mécanisme de responsabilité pour des commerçants d’armes « sans scrupules ».

Parmi les 130 pays signataires du Traité figure le Japon, ayant levé en avril dernier l’interdit qu’il s’était imposé d’exporter des armes et des technologies de qualité militaire et qu’il avait observé pendant près de 50 ans. Valéry Kistanov, en charge des études nipponnes à l’Institut de l’Extrême-Orient considère que le Japon s’y acheminait depuis longtemps :

« … Cette décision s’explique par des considérations politiques mais aussi économiques. En parlant des premières, c’est avant tout la volonté d’affermir l’union avec son allié – les Etats-Unis, surtout au regard de la situation qui concerne les rapports entre le Japon et la Chine. L’aspect économique est de même très important. En fabriquant des armes à l’exportation en série, on diminue le coût de revient et en conséquence on augmente les profits. De cette façon, la levée de l’embargo résout nombre de tâches essentielles d’ordre purement économique, même si pour cela le Japon devra, probablement, sacrifier son image pacifiste… L’indignation de la part de la Chine et de la RDPC sera elle aussi inévitable… On commencera à parler de ce que l’Etat insulaire avec à sa tête le « faucon » Shinzo Abe s’est engagé dans la voie de militarisation… »

Selon des observateurs, le mécontentement de certains pays de la région est due moins à une réelle inquiétude face à une « militarisation » du Japon, qu’à une concurrence qui deviendrait plus serrée ici. Ces années-ci des changements sont devenus évidents dans le commerce mondial des armes. L’importance des budgets de défense se déplace à l’est, tandis que la concurrence s’accentue sur ce marché. D’après l’agence analytique britannique IHS Jane’s vers 2021 les budgets militaires des pays d’Asie-Pacifique devanceront ceux des Etats-Unis et du Canada en se chiffrant à 501 milliards de $. Le leader dans la région sera, sans doute, la Chine, suivie de l’Inde, du Japon, de l’Australie et de la Corée du Sud.

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