Le projet Sea Launch, qui permet de lancer des fusées spatiales depuis une plate-forme flottante dans le Pacifique, pourrait être transféré au Brésil, a annoncé mercredi le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine.
Le cosmodrome Sea Launch "se trouve actuellement au large des Etats-Unis, non loin de Los Angeles. Nous allons sans doute le récupérer (…). Nos collègues brésiliens, qui possèdent un cosmodrome près de l'océan, peuvent nous offrir de coopérer. Un dialogue d'experts très intéressant se profile dans ce contexte", a indiqué M.Rogozine.
Selon lui, la plateforme flottante du projet Sea Launch a été conçue pour le lanceur russo-ukrainien Zenit. "Or il est impossible de parler de l'industrie, surtout des hautes technologies ukrainiennes compte tenu des événements en cours en Ukraine", a-t-il ajouté.
Créée en 1995, le consortium international Sea Launch est la seule société au monde à réaliser des lancements spatiaux depuis une plateforme flottante positionnée à proximité immédiate de l'Equateur, dans le Pacifique. Le consortium dispose actuellement de quatre lanceurs Zenit-3SL dont la production est confiée à une usine ukrainienne de Dniepropetrovsk. Un responsable de l'industrie spatiale russe a déclaré en juin dernier que le projet pourrait être suspendu jusqu'à 2016.
Le lanceur à deux étages Zenit-3SL doté du bloc d'accélération russe DM-SL est capable de mettre en orbite les charges utiles pesant entre 11 et 15 tonnes sur des orbites terrestres basses, des satellites de 6 tonnes sur des orbites de transfert et de 4 tonnes sur l'orbite géostationnaire.
Au total, Sea Launch a effectué plus de 30 tirs de lanceurs Zenit-3SL.
Depuis une réorganisation de 2010, le consortium international Sea Launch regroupe la société de construction spatiale russe Energuia Overseas Limited, une filiale de RKK Energuia (95%), une filiale du géant aéronautique américain Boeing (3%) et le norvégien Aker Solutions (2%). Le siège de la société se trouve à Berne (Suisse).