Espace: le lancement d'Angara, un petit pas pour l'industrie spatiale russe

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Le lanceur lourd Angara-A5 a décollé du cosmodrome de Plessetsk le 23 décembre à 8h57 heure de Moscou: suite à ce succès, la fusée pourrait entrer en service d'ici quelques années, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le lanceur lourd Angara-A5 a décollé du cosmodrome de Plessetsk le 23 décembre à 8h57 heure de Moscou: suite à ce succès, la fusée pourrait entrer en service d'ici quelques années, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Ce vol d'Angara-A5 est considéré comme une victoire de l'industrie spatiale russe, compte tenu de tous les lancements reportés et des catastrophes survenues ces derniers temps.

Les autorités soulignent notamment le caractère écologique du nouveau moteur, qui consomme un mélange de kérosène et d'oxygène liquide. Avantage: il sera désormais plus difficile d'exiger des compensations pour les dégâts écologiques en cas de catastrophe.

Premier tir du lanceur lourd russe Angara-A5

Le président russe Vladimir Poutine a suivi ce lancement en direct et félicité tous les participants pour cette réussite. Les Russes, par contre, n'ont pas pu assister à la retransmission: compte tenu de la catastrophe spectaculaire du Proton les responsables n'avaient pas envie d'offrir un nouveau spectacle à la télévision et au web, notamment dans le contexte politique actuel.

D'un point de vue technique, la charge utile de la fusée Angara-A5 atteint 24,5 tonnes — contre 20 tonnes pour le Proton. La maquette technique de poids, lancée hier dans l'espace, ne pèse que 2 tonnes. En réalité les spécialistes n'ont testé que le complexe de lancement, le système de préparation de la fusée et ses capacités pratiques de se mettre en vol. L'appareil devrait donc passer d'autres tests avec une charge plus importante.

Il est donc trop tôt pour affirmer que la Russie a réalisé une percée ou atteint un niveau supérieur dans le secteur spatial. La date du nouveau vol d'essai n'est pas encore fixée: il pourrait avoir lieu en 2016 ou 2017. Mais certainement pas en 2015. Le troisième lancement pourrait se dérouler en 2018 avec une charge utile. Le lanceur mettra alors en orbite un appareil spatial réel au lieu d'une maquette inerte. En cas de réussite, la fusée entrera enfin en service. Ce lancement pourrait s'effectuer depuis le cosmodrome Svobodny dans la région d'Amour et pas depuis Plessetsk.

Les autorités envisagent d'organiser d'ici 2023 dix lancements, qui marqueront la fin des essais et des travaux de conception. Ce n'est qu'à cette date qu'Angara-A5 sera en mesure de remplacer Proton. Par ailleurs, il ne faut pas s'attendre à des vols pilotés avant 2020. Les concepteurs devront encore perfectionner la fusée: envoyer des hommes dans l'espace n'est pas le même défi que lancer des maquettes.

La conception et la production d'Angara ont déjà duré près de deux décennies, illustrant la crise prolongée de l'industrie spatiale russe. Certes, selon le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, le nombre de lancements augmentera de 1,5 fois en 2015, ce qui permettra de moderniser un quart du groupement orbital russe. Et les modifications d'Angara pourraient logiquement y contribuer.

La famille de lanceurs Angara est structurée selon des principes modulaires. Un seul bloc de lancement unifié constitue une fusée légère Angara-1.2 capable de porter une charge utile de 3,8 tonnes. Le nombre de blocs contenus dans un lanceur peut atteindre sept unités et définit le nom de la fusée. Angara-7 est donc la version la plus lourde. Angara-A5, lancé hier, comprend cinq blocs. Les concepteurs russes prévoient encore de créer Angara-A3, qui permettrait de réduire le coût de la mise en orbite de la charge utile et d'augmenter la compétitivité du lanceur.

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