Une politique française sur la conférence de presse de Vladimir Poutine

Une politique française sur la conférence de presse de Vladimir Poutine
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Vladimir Poutine vient de répondre à des questions des journalistes russes et étrangers. La conférence a duré plus de 3 heures d’affilée. Les questions pleuvaient. L’une des chefs de file du mouvement « Debout la France ! » la femme politique française Nadejda Silanina donne sa réaction à chaud à cet exercice d’escrime auquel s’est livré avec son sang-froid et son humour un brin ironique habituels le chef d’Etat russe.

Sputnik. Que pensez-vous de l’affaire des Mistrals et des marins russes sur le point de regagner la Russie ?

Nadejda Silanina. Déjà l’affaire Mistral c’était au tout début le fleuron de l’amitié et de la coopération franco-russe parce que cet accord a été conclu en 2011. En 2009, les Russes ont commencé à s’intéresser à ce bateau. Ce dossier était immensément avantageux pour la coopération parce qu’il fallait faire renaître les chantiers navals de Saint-Pétersbourg, à l’abandon après la destruction de l’Union Soviétique et de même les chantiers navals de Saint-Nazaire qui n’avaient plus de commandes. Il n’y avait que du chômage et pas d’emplois pour les ouvriers français à Saint-Nazaire. Alors c’était vraiment un contrat mutuellement avantageux pour les deux pays. Tels sont mes impressions. J’ai vu ce bateau « Vladivostok » et des marins russes fiers mais tristes parce qu’ils devaient quitter Saint-Nazaire pour cause d’expiration de leurs visas. C’était très humiliant et honteux de voir ces marins russes qui quittaient Saint-Nazaire dans cet état d’esprit.

Sputnik. Que pensez-vous de la déclaration de Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse lorsqu’il avait dit qu’il s’orientait du côté de l’Asie parce que l’attitude européenne contredit aux grandes règles de conduite dans la communauté économique internationale ?

Nadejda Silanina. Oui, je m’aligne sur sa décision parce que, avec tout ce qui se passe en Europe, il n’a pas le choix. Avec tout ce qui se passe entre la Russie, l’Europe et les Américains c’est un système perdant-perdant ! Avec un seul gagnant : les Etats-Unis ! Pour s’en tenir à la CEI qui représente les deux tiers du PIB de l’ex-URSS, l’échange avec l’Europe représente 400 Milliards d’euros. Ce qui fait 10 fois plus que les Américains ! Et c’est bien pour cela que les Américains poussent vers les sanctions ce qui ne les empêche pas d’acheter les hélicoptères militaires russes quand cela les arrange. Et c’est pour ça aussi que les Russes vont se tourner vers d’autres partenaires qui ont des possibilités et des capacités économiques, qui ont leur propre potentiel à développer. A bien y réfléchir, je trouve cela très bien pour l’état actuel de l’économie russe.

Sputnik. Pour ce qui est des réponses à des questions politiques posées à Vladimir Poutine, que pensez-vous de la présence russe dans le Sud-Est ukrainien et puis la question sur le quadrillage du territoire américain par les forces stratégiques de Russie ?

Nadejda Silanina. Je pense que c’est tellement évident. Pendant les années de la perestroïka, la Russie a tout fait pour plaire aux Occidentaux tandis que l’OTAN en a profité pour se rapprocher des frontières de l’ex-URSS. C’est vrai que la Russie n’a que deux bases militaires : en Kirghizie et au Tadjikistan tandis que le budget militaire américain est par dix fois supérieur au budget de la Défense russe. Tout est dit : la Russie a le droit de défendre ses intérêts nationaux aussi bien que tout autre pays du monde. Je trouve cette réponse bien normale. Elle est cristalline !

Commentaire de la Rédaction. Un dicton russe dit : « Quand on cède, on ne peut plus s’arrêter ! » Ce qui veut dire que l’on ne doit pas céder à l’agresseur. Or, comme il y a 73 ans la Russie se retrouve de nouveau aux prises avec les forces malignes qui lui rongent, telle une tumeur, sa chair, boivent son pétrole en l’échangeant contre du papier d’imprimerie ou des titres électroniques non confirmés par aucune valeur réelle. Tout me porte à croire que la Russie est de nouveau investie d’une mission : celle de faire sortir le monde de cette ornière de spéculations financières qui l’ont poussé à bord du gouffre. L’économie mondiale est moribonde parce que saturée des produits d’un monde unipolaire. Les Français sont aussi bons à passer à la casserole. Quant à Vladimir Poutine, il fait de la résistance en freinant de ses quatre sabots l’avancée inévitable d’une guerre planétaire pour le partage des biens de la Russie et de sa zone économique.

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