La Conférence internationale sur la Syrie à Moscou

© © Photo: AP/Jake SimkinLa Conférence internationale sur la Syrie à Moscou
La Conférence internationale sur la Syrie à Moscou - Sputnik Afrique
S'abonner
Moscou se montre optimiste en ce qui concerne les perspectives de la réunion des représentants des autorités syriennes et de l’opposition. Il est possible que les pourparlers se déroulent au début de l’année prochaine dans la capitale russe, a déclaré le ministre russe des AE Sergueï Lavrov.

Il faut engager avant le début de « Genève 2 » une réunion des groupes de l’opposition en vue d’élaborer une attitude commune envers les pourparlers avec le gouvernement, inviter ensuite un représentant du gouvernement pour un entretien informel avec les militants de l’opposition et approuver l’agenda du processus qui pourrait être repris, a souligné le diplomate.

Il est prématuré de concevoir des projets nets, estime le politologue libanais Rabia Gusi :

« La Russie essaie de réunir à la table de négociation autant que possible de groupes de l’opposition et les autorités syriennes. Moscou pourra alors affirmer, arguments à l’appui, que les Syriens sont en fait disposés au règlement. La Russie évoquera cet argument dans ses contacts avec les Etats-Unis sur la crise syrienne. L’Amérique comprend sans doute parfaitement les objectifs de Moscou et se rend compte qu’elle peut réussir. Cela entre en contradiction avec les intérêts de Washington et il essayera, de ce fait, de prévenir les pourparlers entre les autorités syriennes et l’opposition. »

Le fondement juridique pour le règlement de la crise syrienne est posé : c’est le « Communiqué de Genève ». Or, les positions de Damas et de l’opposition sur son application divergent ce qui s’est manifesté nettement à la conférence « Genève 2 ». Les adversaires du régime insistent sur la formation d’un gouvernement de transition. Selon les autorités syriennes, il importe en premier lieu de cesser le feu et d’engager une lutte conjointe contre les groupes terroristes.

Est-il possible aujourd’hui lorsque la région s’est heurtée directement à la menace émanant de l’Etat islamique d’Irak et du Levant de rapprocher les positions ? Tout dépend des Etats-Unis, indique le politologue russe Vladimir Orlov.

« La coalition nationale a été formée par l’Occident qui était intéressé à renverser Bachar al-Assad. Dans le même temps, l’Etat islamique est également un projet occidental. L’offensive des commandos en Irak a été provoquée par les Etats-Unis qui n’ont pas su armer comme il faut les forces antigouvernementales syriennes. L’offensive contre Mossoul et les territoires attenants a permis aux extrémistes de se doter d’armes des dépôts militaires irakiens. L’Etat islamique se propose, tout comme la Coalition nationale, de renverser Assad. L’opposition syrienne et les commandos sont en quelque sorte des concurrents. Or, ils ont le même maître et c’est à lui d’adopter la décision. »

Il ne faut pas s’attendre prochainement à des percées sur le volet syrien. Cependant, il importe d’inventer un mécanisme qui permettrait d’avancer vers le règlement. Les efforts de la Russie en vue de convoquer une conférence à Moscou devraient y contribuer.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала