Russie à l'OMC: aucun résultat en deux ans

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En septembre 2012, la Russie adhérait à l'Organisation mondiale du commerce (OMC): après un peu plus de deux ans, les experts peuvent déjà dresser un bilan intermédiaire de cette expérience, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

En septembre 2012, la Russie adhérait à l'Organisation mondiale du commerce (OMC): après un peu plus de deux ans, les experts peuvent déjà dresser un bilan intermédiaire de cette expérience, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Les spécialistes qui participaient hier à la conférence "Russie à l'OMC: deux ans d'appartenance" au Centre du commerce international, s'entendent pour dire que cela n'a apporté aucun progrès significatif au pays, et que les conséquences réelles de cette adhésion ne se manifesteront pas avant encore deux ans.

La plupart des intervenants ont reconnu que l'OMC traversait une période difficile. Son directeur général Roberto Azevêdo a admis que le cycle de Doha visant à poursuivre la libéralisation de l'économie mondiale, lancé au Qatar en 2001, était dans l'impasse. En juillet déjà, toutes les négociations encore actives à l'époque ont été suspendues. Le vice-président de la Chambre russe de commerce et d'industrie Gueorgui Petrov a souligné que le cycle de Doha, très ambitieux et dont les plans devaient être mis en œuvre en 5-7 ans, s'était enlisé dans les contradictions. Il y a deux ans, quand la Russie a adhéré à l'OMC, le monde était dans une situation sans précédent: le commerce mondial avait cessé d'être une locomotive pour la croissance économique globale. Toutefois, selon la directrice adjointe du département des négociations commerciale auprès du ministère du Développement économique Maria Baranova, il est trop tôt pour parler de la "mort" de l'OMC, car elle est une base sans laquelle de nombreux accords commerciaux et économiques s'effondreraient.

Gueorgui Petrov note que l'adhésion de la Russie à l'OMC a rendu la politique commerciale plus prévisible. Le commerce s'est consolidé et a pu influer sur la révision de nombreuses mesures antidumping dans certains secteurs de l'économie.

Alexandre Chomine, président de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs, a déclaré de son côté qu'en deux ans aucun sursaut significatif ne s'était produit dans l'économie russe après l'adhésion à l'OMC. Aujourd'hui, le rôle de l'organisation dans l'économie russe a perdu son importance en raison de facteurs aussi bien géopolitiques qu'internes.

La plupart des experts pensent que le rôle de l'OMC est aujourd'hui essentiellement de régler les litiges entre les pays membres, sachant qu'encore récemment l'organisation déterminait les règles du commerce mondial. Par ailleurs, comme l'a noté Maria Baranova, le nombre de litiges à l'OMC permet d'identifier les principaux partenaires économiques du pays. Malgré toute l'actualité récente, ce partenaire reste l'UE – en effet actuellement, six procès sont en cours dans le cadre de l'organisation: deux dans le secteur énergétique où la Russie est la partie plaignante, et quatre dans le domaine agroalimentaire où la Russie est le défendeur.

Quoi qu'il en soit, il faudra encore plusieurs années pour tirer un bilan complet et déterminer les conséquences de l'appartenance de la Russie à l'OMC, estime Andreï Klepatch, vice-président de Vnechekonombank et ancien vice-ministre du Développement économique. Selon lui plusieurs facteurs - la géopolitique, les sanctions et le reflux des capitaux du pays - empêchent d'évaluer son impact réel.

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