Le communiqué de presse du forum indiquait comme événement principal la discussion avec deux experts, historien et écrivain allemand Karl Schlögel et membre du Maïdan de Kiev, homme de lettres et soliste du groupe ukrainien « Les chiens de l’espace » Sergueï Jadan.
Une quarantaine des personnalités des sciences, des arts et des lettres ont discuté pendant 3 jours à l’Académie des arts de Berlin des valeurs européennes et de l’état de la société civile en Ukraine, Biélorussie, Moldavie et Géorgie.
Tout semblait se passer comme d’habitude avec les discussions et les conclusions sur les sujets proposés sauf que le débat avait d’emblée pris le caractère d’un réquisitoire antirusse. L’historien allemand ne le cédait en rien à son coéquipier des « chiens de l’espace » au registre d’une russophobie non dissimulée basée sur une déformation totale des faits. Nul besoin de citer tous les arguments évoqués par ces experts. En effet, il suffit pour cela d’inverser tout ce que les dirigeants russes cherchent à expliquer à l’Occident.
Après avoir mentionné le message de 60 intellectuels allemands publié ces jours-ci sous le nom de « Nouvelle guerre en Europe? Pas en notre nom! », Karl Schlögel a déclaré que l’appel d’empêcher la guerre était absurde parce que la guerre était déjà en cours selon lui. « Il y a le territoire occupé, a-t-il proclamé pathétiquement. – Il y a des régions où les habitants sont violés, torturés dans des sous-sols, où des gens meurent de faim et se gèlent dans des logements sans chauffage ». Selon lui, la situation à Donetsk et Louhansk était comparable à celle des territoires irakiens et syriens occupés par les combattants de l’EI. Il est évident que c’est la Russie qui est cet occupant mythique en Ukraine.
On peut y ajouter que ces jours-ci les médias allemands regorgent littéralement de publications qui déversent sur la tête des auteurs du message toutes les accusations imaginables et inimaginables. Dans leur élan russophobe, certains auteurs surpassent même les débordements propres à la récente guerre de l’information. Aussi, l’ex-député du Parlement Européen Werner Schultz parle-t-il dans les pages du Die Zeit des « tchékistes qui se sont emparés du pouvoir en Russie » et de la « clique » kremlinoise qui attise le nationalisme.
Victor Litovkine, colonel en retraite et journaliste qui dirige à l’agence TASS la rédaction des nouvelles militaires, a été catégorique dans son interview à la Voix de la Russie :
« Dans la guerre de l’information comme dans toute guerre tous les moyens sont bons pour remporter la victoire. Le comportement de certains experts occidentaux tient d’une hystérie plutôt que d’entretien entre les gens bien. Ils n’aiment pas ceux qui défendent fièrement l’honneur et la dignité. »
Quand quelqu’un est délibérément accusé de tous les maux, on dit en Russie qu’on « lâche tous les chiens contre lui ». Le cas échéant, en s’exprimant par métaphore, il vaudrait vraiment mieux qu’on laisse tous les « chiens » russophobes quelque part dans l’espace.