Les insurgés du Donbass et Kiev négocient de nouveau la trêve

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Un nouveau cycle de négociations s'ouvre aujourd'hui à Minsk entre Kiev et le Donbass, pour rétablir ou modifier les accords "de paix" de septembre, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Un nouveau cycle de négociations s'ouvre aujourd'hui à Minsk entre Kiev et le Donbass, pour rétablir ou modifier les accords "de paix" de septembre, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Lors de ces négociations, Kiev devra répondre à la question de savoir ce qui lui coûtera plus cher: une vraie paix ou une "fausse" guerre? Tout porte à croire que les autorités ukrainiennes ne sont pas prêtes à faire ce choix. Ou, plutôt, en sont incapables.

Ce pays, dont les dirigeants répètent dans leurs discours qu'ils veulent la paix plus que tout, n'a pas réussi à définir la date des négociations, l'heure de la rencontre et les membres de sa délégation.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a annoncé lundi déjà que le ministre Pavel Klimkine ne participerait pas aux consultations au format "Ukraine - Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) - Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk autoproclamées (RPD, RPL)". L'ex-président Leonid Koutchma, désormais simple citoyen, est le meilleur interlocuteur que Kiev a pu proposer.

Après cette annonce, les dirigeants des républiques autoproclamées Alexandre Zakhartchenko et Igor Plotnitski ont logiquement refusé de se rendre à Minsk.

Les différends protocolaires, dont le refus de Kiev de communiquer avec Donetsk et Lougansk, indiquent que l'Ukraine n'a rien à proposer aux deux régions.

Ce nouveau cycle de négociations à Minsk est inacceptable pour Kiev parce qu'il sera question de rendre des positions "gagnées plus tôt".

Par exemple, de rétablir le "statut particulier" accordé au Donbass en tant que territoire ukrainien, qui avait été ensuite annulé, et donc revenir sur l'abrogation du blocus financier et de transport des deux régions.

Entre temps, l'opération militaire contre les indépendantistes n'a donné aucun résultat – la ligne de front n'a pas avancé d'un kilomètre au profit de Kiev. La guerre épuise le budget national et entraîne une quatrième vague de mobilisation.

Et la question de savoir qui paie le "banquet" organisé sur le Maïdan est peut-être la plus importante.

Il est clair dès à présent que l'Ukraine est incapable de passer l'hiver sans le charbon du Donbass. Les centrales du pays fonctionnent au charbon local, et ni le charbon d'Afrique du Sud ni d'Australie ne pourra remplacer celui du Donbass. La pénurie de charbon et de gaz provoque un déficit d'électricité et des coupures de courant à travers l'Ukraine.

Les nouvelles négociations à Minsk sont un moment de vérité pour Kiev, qui n'est pas prêt à faire un simple pas symbolique dans le sens du Donbass en envoyant un représentant plénipotentiaire aux négociations.

Voilà comment Donetsk et Lougansk voient les relations économiques entre Kiev et le Donbass: une autonomie financière et législative dans le cadre de l'Ukraine, un retrait des troupes ukrainiennes de la ligne de contact des armées de 30 km (comme c'était prévu par l'ancien accord de Minsk), ainsi qu'une levée du blocus financier et de transport.

Les républiques autoproclamées n'exigent rien d'extraordinaire des autorités centrales. Le problème se trouve probablement à Kiev, qui n'est pas prêt à reconnaître la fédéralisation de fait, ni sa défaite dans la guerre civile. Kiev ne peut pas le faire en principe, car ce n'était pas l'objectif de la nouvelle révolution orange supervisée par Bruxelles et de Washington.

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