La vente de deux navires Mistral à la Russie ne peut pas encore être considérée comme un "échec", a déclaré lundi à Prague le premier ministre français Manuel Valls.
"Pour le moment il est hors de question de rentrer dans les détails, les conséquences, d'un échec qui ne doit pas être constaté à ce stade", a indiqué M.Valls cité par les médias internationaux.
M.Valls a dans le même temps réaffirmé que "les conditions n'étaient pas réunies" sur le plan diplomatique pour la réalisation du contrat, actuellement suspendu sur fond de crise en Ukraine.
Selon le premier ministre français, l'objectif prioritaire est de trouver une solution politique durable dans l'est de l'Ukraine, ce qui constitue la condition sine qua non de la livraison des Mistral à Moscou.
Commentant la rencontre samedi à Moscou entre les présidents français et russe, François Hollande et Vladimir Poutine, M.Valls a confirmé que le dossier des Mistral n'avait pas été abordé directement. Selon lui, la visite surprise de M.Hollande en Russie était surtout appelée à "faire en sorte qu'il y ait une instauration du respect d'un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine et progressivement la définition d'une solution politique durable".
Selon une invitation envoyée à Moscou, la Marine russe aurait dû recevoir le 14 novembre dernier le Vladivostok, le premier des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral commandés par la Russie. Toutefois, la cérémonie de remise du navire n'a pas eu lieu et sa nouvelle date n'a pas été fixée. Le second navire, le Sébastopol, doit être remis à la Russie en 2015.
Le président français François Hollande a antérieurement subordonné la livraison au règlement de la crise en Ukraine. Aux termes du contrat russo-français de 1,2 milliard de dollars signé en 2011, la France s'exposera à des pénalités dont le montant varie entre 3 et 10 milliards d'euros en cas de non-livraison des Mistral.