Le centre de presse de ladite opération antiterroriste annonce avec fierté que 110 extrémistes ont été abattus en deux jours. Et peu importe que cela ne rime aucunement avec les ententes de Minsk qui prévoient une trêve. Selon toute apparence, Kiev entend aller jusqu’au bout pour maîtriser le Donbass.
Quant aux méthodes, la destruction du Donbass s’effectuera non seulement par l’artillerie mais aussi par la faim : la région vit dans les conditions d’un blocus économique, dit Iouri Kot, rédacteur du site Украина.ру.
« Ils attendent que le peuple fléchisse et que des révoltes des affamés commencent. Les hostilités pendant lesquelles des obus frappent soi-disant occasionnellement des quartiers civils viennent détériorer davantage la situation. Cependant, le Donbass ne s’est jamais mis à genoux. L’argent manque et il n’y a pas de quoi acheter de la nourriture. Mais la Russie apporte son aide en envoyant des cargaisons humanitaires. Les gens ont appris à croire et à apprécier sérieusement.
La Russie a déjà envoyé dans l’Est de l’Ukraine sept convois d’aide humanitaire avec des denrées alimentaires, des vêtements et même avec des générateurs électriques. Mais le vice-président américain Joe Biden et le président ukrainien Piotr Porochenko sont on ne sait pourquoi certains que la Russie bloque l’acheminement de cargaisons humanitaires dans le Donbass. Les séparatistes ont été quant à eux accusés de voler des salaires et des pensions de retraite aux habitants de la région. Je tiens à souligner que ces accusations ont été formulées par Porochenko qui a ordonné lui-même de cesser tous les paiements dans ces territoires. Les miliciens sont accusés d’avoir provoqué la perte de plus de 200 millions de dollars de rentrées fiscales par Kiev.
Toutefois, les dirigeants des républiques autoproclamées y réagissent tranquillement, ils entretiennent par leurs propres moyens la vie dans la région sans faire attention aux prévisions effrayantes de Kiev. Il est donc impossible de subjuguer le Donbass, considère pour sa part Vladimir Kornilov, un politologue établi à Donetsk.
« L’expérience montre que telles actions génèrent une résistance. Les gens commencent à s’habituer à vivre sans cet Etat, ils subsistent comme ils peuvent. Cependant, ils détestent davantage l’Ukraine qui voue les retraités à une vie sans pensions, sans nourriture ni aucun confort. »
Entre-temps, l’Ukraine accepte de nouveau une aide occidentale. Désillusionnés sans doute au sujet de la capacité des dirigeants de Kiev de gouverner leur pays, les partenaires étrangers ont tout pris en main. Des étrangers seront désormais en charge de l’économie, des finances et de la médecine en Ukraine. Aussi le Donbass ne doit-il pas s’attendre à des indulgences. /N
