François Hollande a accepté la démission de l'un de ses plus proches conseillers: Mohamed Faouzi Lamdaoui, conseiller à l'égalité et à la diversité, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
L'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) a décidé d'ouvrir une enquête pénale contre lui pour des faits de "faux, usage de faux", d'"abus de biens sociaux" et de "blanchiment ".
A la fin des années 2000, Faouzi Lamdaoui a créé la société de transport Alpha distributions mais s'est déclaré comme simple employé même s'il était le propriétaire de l'entreprise.
Dès l'ouverture de la société, les documents statutaires ont été falsifiés et les recettes de l’entreprise étaient versées sur les comptes de Lamdaoui et de son frère. Selon Le Monde, il est question de dizaines, voire de centaines de milliers d'euros. Bien évidemment, ces revenus n'ont pas été déclarés, ce qui pourrait lui valoir, avec l’usage de faux, une peine allant jusqu'à 5 ans de prison et une amende de 375 000 euros conformément à la législation française.
On imagine bien que sa démission fut difficile. Après tout, Faouzi Lamdaoui fait partie des collaborateurs les plus proches du président: il était à la tête du QG électoral des socialistes pendant la campagne présidentielle de 2012 et était une "baguette magique" pour Hollande dans certaines situations - ses camarades du parti l'appelaient "majordome".
Lamdaoui rejoint ainsi la liste des collaborateurs "fraudeurs" du président actuel. Après un scandale retentissant concernant l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, coupable de fraude fiscale après avoir placé de l'argent en Suisse, plusieurs figures de premier rang ont perdu leur poste cette année.
En avril, la porte de l'Elysée s'est fermée derrière le conseiller politique de Hollande, Aqulino Morelle. Ce dernier était soupçonné de conflit d'intérêts après avoir été rémunéré par un groupe pharmaceutique danois à la fin des années 2000 alors qu'il travaillait à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
En septembre, après la formation du cabinet Valls 2, Thomas Thévenoud, secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l'étranger, en a été expulsé à peine huit jours plus tard. Il n'avait pas acquitté ses impôts sur le revenu depuis trois ans et ne payait pas non plus le loyer de son appartement. Fin novembre, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Kader Arif démissionnait à son tour, accusé de trafic d'influence dans la Région Midi-Pyrénées pour l'attribution d'appels d'offres remportés par ses proches.