Une famille saine, la sécurité nationale et le respect des autres peuples du monde sont autant de priorités de la politique intérieure et extérieure de la Russie, a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine dans son 11e message annuel à l'Assemblée fédérale (parlement).
Dans son discours qui a duré une heure, le chef de l'Etat russe a évoqué un large éventail de questions, de la Crimée à la souveraineté nationale du pays, en passant par le conflit en Ukraine, la politique des Etats-Unis et un coup de pouce fiscal aux jeunes entreprises.
Famille saine et sécurité nationale
Une famille saine, les valeurs traditionnelles ancestrales, la stabilité comme condition du progrès, le respect des autres peuples et Etats, telles sont les priorités de la Russie, a affirmé le président dans son message au parlement.
Selon lui, "chaque peuple a le droit inaliénable et souverain d'assurer sa sécurité, de choisir sa propre voie de développement, ses alliés, les formes de son organisation politique et de son développement économique".
Crimée: valeur sacrée pour la Russie
Le chef de l'Etat russe est persuadé que "la Crimée revêt une importance sacrale et civilisationnelle énorme pour la Russie, à l'instar du Mont du Temple à Jérusalem pour les Juifs et les Musulmans".
Après avoir qualifié d'historique la réunification de la Crimée avec la Russie suite à un référendum, Vladimir Poutine a de nouveau souligné que ce processus était parfaitement légitime et fondé sur le libre consentement des habitants de la péninsule.
Cependant, a estimé le chef de l'Etat russe, les autorités fédérales doivent encore effectuer un travail important pour améliorer la situation économique en Crimée.
A cet effet, une zone franche sera mise en place, ce qui permettrait de "réunir des conditions favorables pour les milieux d'affaires, l'agriculture, le secteur touristique, l'industrie et les transports maritimes".
Ukraine
Evoquant la situation en Ukraine, le président russe a qualifié d'hypocrites les affirmations selon lesquelles le coup d'Etat à Kiev pouvait être justifié par le désir de "respecter les droits de l'homme".
"Tout ce que nous observons actuellement en Ukraine, notamment la tragédie du sud-est, confirme la justesse de notre position", a déclaré Vladimir Poutine avant d'accuser les Etats-Unis et l'Europe d'avoir appuyé "l'usurpation armée du pouvoir, la violence et les meurtres".
"Comment peut-on souscrire à ces dérives, tout en dissertant sur le respect du droit international et des droits de l'homme? C'est du pur cynisme", a constaté le président russe.
Souveraineté nationale
Les Etats-Unis ont toujours exercé une influence directe ou indirecte sur les relations entre la Russie et ses voisins, "à tel point que l'on ne sait parfois pas à qui parler: aux gouvernements de certains pays ou directement à leurs protecteurs américains", a affirmé Vladimir Poutine.
"Nous sommes en droit de nous demander: à quoi bon cette tragédie en Ukraine? Est-ce qu'il était impossible de régler tous les litiges par la voie du dialogue et dans le cadre juridique? Pourtant, on cherche aujourd'hui à nous persuader que seule cette politique est correcte et pondérée, et que nous devons la suivre aveuglément et sans réfléchir. Nous ne le ferons pas", a indiqué le chef du Kremlin.
Il a dans le même temps souligné que personne n'ôterait à la Russie sa souveraineté nationale.
"Si pour certains pays européens la fierté nationale est une notion oubliée depuis belle lurette et la souveraineté, un luxe inabordable, pour la Russie la souveraineté nationale réelle est une condition sine qua non de son existence", a indiqué le président.
Selon lui, aucun Etat n'obtiendra une suprématie militaire sur la Russie.
"Nous avons une armée moderne et apte au combat, une armée «courtoise», comme on dit aujourd'hui, mais redoutable. Nous avons suffisamment de forces, de volonté et de courage pour défendre notre liberté", a affirmé Vladimir Poutine.
La Russie restera ouverte au monde
La Russie restera ouverte au monde, à la coopération, aux investissements étrangers et aux projets conjoints, a indiqué le chef de l'Etat russe.
D'après lui, la Russie n'a pas l'intention de réduire ses échanges avec l'Europe et les Etats-Unis.
"Parallèlement, nous rétablirons et élargirons nos liens traditionnels avec le sud du continent américain, nous poursuivrons notre coopération avec l'Afrique et les pays du Proche-Orient", a ajouté le dirigeant russe.
Vladimir Poutine a annoncé une série de mesures visant à stabiliser l'économie russe. Il s'agit en premier lieu de "dissuader les spéculateurs de jouer sur les fluctuations du cours du rouble".
Une autre mesure efficace consiste, selon le président, à "réduire le contrôle exercé sur les milieux d'affaires".
Enfin, une dernière mesure tout aussi importante réside, d'après Vladimir Poutine, dans les facilités fiscales accordées aux start-ups.
"Il est indispensable de réaliser les décisions déjà adoptées en ce qui concerne l'allègement du fardeau fiscal, en premier lieu pour ceux qui ne font que commencer leurs activités. Comme nous avons convenu, des facilités fiscales seront accordées pour une période de deux ans aux petites entreprises enregistrées pour la première fois", a déclaré le chef de l'Etat russe dans son message annuel à l'Assemblée fédérale.