L'Union européenne compte dépenser 4 milliards d'euros pour concevoir des lanceurs Ariane 6 de nouvelle génération, appelés à devenir les principaux concurrents des lanceurs russes Angara, écrit jeudi 4 décembre le quotidien Moskovski Komsomolets.
Un budget sera également alloué au développement d'un nouveau site de lancement au cosmodrome de Kourou, en Guyane française. Le premier lancement est prévu pour 2020. Cette décision a été prise par les ministres des 28 pays membres de l'Agence spatiale européenne (ESA) à l'issue de leur réunion à Luxembourg.
La nouvelle fusée Ariane 6 est appelée à succéder aux lanceurs européens — à Ariane 5 en particulier, sérieux concurrent de la fusée russe Angara. Le programme inclut le développement de deux types de fusées: avec deux moteurs à propergol solide (fusée légère) et quatre moteurs (fusée lourde).
La France prendra en charge 50% des frais, l'Allemagne 22% et l'Italie 12%. Le reste de la somme sera réparti entre les 25 pays européens restants. L'ASE cherche ainsi à contrer la concurrence des compagnies américaines qui offrent leurs services de lancement de fusées. Ariane 6 sera donc davantage orientée vers les lancements commerciaux et permettra d'économiser d'importantes sommes pour la mise en orbite des vaisseaux. Le projet sera mené par les holdings Airbus et Safran, qui ont annoncé l'été dernier la création d'une coentreprise.
Les nouvelles fusées européennes sont destinées à renforcer les positions des Européens sur le marché des lancements commerciaux, où les principaux concurrents de la société Arianespace sont les lanceurs russes Proton (et Angara), ainsi que les fusées Falcon 9 de la société américaine SpaceX qui gagnent en popularité.
Arianespace est la plus ancienne compagnie du monde à effectuer des lancements commerciaux de satellites artificiels. Arianespace exploite trois types de lanceurs: Ariane 5 de classe lourde, Soyouz russe de classe moyenne et Vega italienne de classe légère.
La fusée russe Angara est une gamme de lanceurs de type modulaire avec des moteurs
kérosène-oxygène, comprenant des fusées de quatre classes allant de légères à lourdes, avec un intervalle de charge utile compris entre 1,5 et 35 tonnes à basse orbite (avec un décollage de Plessetsk). Près de 100 milliards de roubles (1,5 milliard d'euros) ont déjà été dépensés pour ce programme (données de 2013).