Cette puissante locomotive appelée « Ermak » sera vraisemblablement fabriquée en série à partir de 2015. Ermak, c’est le nom du fabuleux ataman des cosaques qui avait conquis à la fin du XVIe siècle la Sibérie pour l’État russe. La décision de fabriquer le prototype a été prise après la réalisation du programme d’essais, fait ressortir Valeri Zadorojny, directeur du projet de construction de locomotives à courant alternatif lancé par l’entreprise:
« La locomotive a été testée sur des parcours très complexes comme celui de Taïchet-Taksimo long de 1.400 km. Les essais ont eu lieu l’été dernier dans les montagnes de Transbaïkalie et l’engin traînait un convoi de 7100 tonnes. Il s’agit des tronçons les plus difficiles avec un relief montagneux. »
La puissance de l’engin est de plus de 13 000 kilowatts. La locomotive est également équipée d’un système de direction à microprocesseurs qui permet de diagnostiquer les divers équipements et de communiquer les données aux serveurs des entreprises de réparation et du fabricant pour éliminer rapidement les pannes. Le système de freinage alternatif permet de réduire de 15 % la consommation d’énergie. La vitesse de croisière des convois de 7100 tonnes se situe entre 50 et 60 km/h. La locomotive si puissante est très demandée dans les grands espaces de Sibérie et d’Extrême-Orient et il faudra à la Société nationale des chemins de fer (RZD) une cinquantaine de ces locomotives d’ici 2020, notre Valeri Zadorojny: « Elles seront principalement affectées aux chemins de fer de Sibérie Orientale, de Transbaïkalie, d’Extrême-Orient et au Transsibérien. La locomotive est trop puissante et convient uniquement pour les échanges avec notre voisin de l’est qui ne cessent de s’intensifier. En effet, le Transsibérien longe la frontière avec la Chine et sert à transporter du gaz, du charbon et du bois. »
La nouvelle locomotive sera également employée sur le chemin de fer Baïkal-Amour qui passe au nord du Transsibérien. Si on utilisait « Ermak » sur les tronçons de plaine, il pourrait traîner un convoi jusqu’à 9000 tonnes. Selon les experts, le trafic de marchandises sur le Transsibérien et le BAM ne cessera d’augmenter pour atteindre des dizaines de millions de tonnes vers 2020. /N